Guerre Israël-Hamas : « Affamé et torturé »… Un ex-otage dénonce des mauvais traitements pendant sa captivité
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«Je vivais dans la peur constante. » Un ex-otage israélien, récemment libéré de Gaza, a déclaré vendredi avoir été « affamé et torturé » par des combattants du Hamas pendant sa captivité, la Croix-Rouge se disant « très inquiète » de la situation des personnes encore retenues captives dans la bande de Gaza. Le Hamas doit libérer trois autres otages samedi, dans le cadre du sixième échange d’otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, prévu par l’accord de cessez-le-feu.
« Quand j’étais à Gaza, je vivais dans la peur constante, j’avais peur pour ma vie et ma sécurité », a ainsi déclaré Keith Siegel, Israélo-Américain libéré le 1er février, dans une déclaration vidéo adressée au président américain, Donald Trump. « Les terroristes m’ont donné des coups de pied, m’ont craché dessus et m’ont retenu sans eau, sans lumière et sans air à respirer », a-t-il ajouté. « J’étais torturé, à la fois physiquement et émotionnellement. »
De son côté, la mère de l’otage Liri Albag récemment libérée a déclaré au journal israélien Yediot Aharonot que sa fille n’avait parfois rien à manger pendant des jours, et « parfois ils mangeaient de la nourriture pour les ânes ».
« Je sors de l’enfer »
Les conditions d’hygiène étaient réduites au « minimum » et les ravisseurs de sa fille se moquaient d’elle en lui montrant des vidéos où apparaissaient des hommes retenus en otage battus et maltraités par leurs captifs, a déclaré Shiri Albag. Liri nous a dit dès le début : « Je sors de l’enfer et nous avons vécu l’enfer là-bas, mais les garçons, les soldats, vivent plus de choses que nous », a encore dit la mère dans une autre interview accordée à la chaîne d’information israélienne Chaîne 12.
Ces déclarations sont intervenues quelques heures après l’inquiétude exprimée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a facilité les échanges d’otages et de prisonniers palestiniens entre Israël et le Hamas, quant à la situation des otages encore retenus à Gaza depuis plus de seize mois. « Les dernières opérations de libération renforcent la nécessité urgente pour le CICR d’avoir accès aux personnes retenues en otages. Nous sommes très inquiets des conditions de vie des otages », a indiqué la Croix-Rouge dans un message sur X.
« Nous avons toujours répété que les opérations de libération et de transfert devaient se dérouler dans la dignité et en toute sécurité. Le CICR poursuivra ses efforts pour que tous les otages soient libérés, jusqu’à ce que le dernier d’entre eux soit rendu », a-t-elle ajouté.
Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas le 19 janvier, les deux parties, avec l’aide du CICR, ont procédé à cinq échanges d’otages et de prisonniers palestiniens.
Lors du cinquième échange, le 8 février, le Hamas a forcé trois otages à remercier leurs ravisseurs devant des Palestiniens rassemblés pour assister à leur libération dans la bande de Gaza. L’état de santé de ces otages, très affaiblis physiquement, a choqué leurs proches et nombre d’Israéliens, ce qui a incité le CICR à demander au Hamas de veiller à ce que les échanges à venir se déroulent dans un cadre plus privé et plus digne. Depuis le 19 janvier, 16 otages israéliens ont été libérés en échange de centaines de détenus palestiniens sortis des prisons israéliennes.