Guerre en Ukraine : Zelensky dévoile les intentions de Trump sur les territoires à lâcher, intensification des drones
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré jeudi que les Etats-Unis continuaient de demander d’importantes concessions de la part de son pays dans les négociations pour mettre fin à la guerre avec la Russie, dont le retrait de ses troupes du Donbass. La Russie a revendiqué ce jeudi la prise de la ville de Siversk, dans l’est de l’Ukraine, l’un des derniers verrous empêchant les forces russes de s’approcher des grandes cités régionales de Kramatorsk et de Sloviansk.

Vous avez manqué les derniers développements concernant la guerre en Ukraine ? 20 Minutes vous résume l’actualité chaque soir. Voici l’essentiel de ce jeudi 11 décembre, au 1.387e jour du conflit.
Le fait du jour
Les intentions américaines concernant la future configuration de l’Ukraine deviennent plus claires. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé jeudi que les États-Unis continuaient de demander des concessions significatives de son pays dans les négociations pour mettre fin à la guerre avec la Russie, incluant le retrait des troupes ukrainiennes du Donbass.
D’après Volodymyr Zelensky, les deux principales questions restant à discuter sont le contrôle de la région orientale de Donetsk, où se déroulent la majorité des combats, et le statut de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par la Russie dans le sud de l’Ukraine.
Le président ukrainien a indiqué que Washington « voit les forces ukrainiennes se retirer » de la partie de la région de Donetsk qu’elles contrôlent encore, laquelle pourrait devenir une « zone économique libre » ou « zone démilitarisée ». En contrepartie, l’armée russe se retirerait des zones qu’elle contrôle dans les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est), mais resterait présente dans les zones de Kherson et Zaporijjia (sud).
Volodymyr Zelensky a précisé ce jeudi qu’il sera nécessaire, dans tous les cas, de tenir une « élection » ou un « référendum » en Ukraine pour trancher les questions territoriales.
La déclaration du jour
« Est-ce que je pense que les États-Unis et l’Europe parviendront à s’entendre sur la question de l’Ukraine ? Oui, j’en suis convaincu. Suis-je sûr que les Russes accepteront ? Je ne sais pas. C’est le test »
Cette déclaration est de Mark Rutte. Le chef de l’Otan a appelé jeudi à « tester » Vladimir Poutine pour vérifier s’il « veut la paix en Ukraine » en établissant un plan soutenu par les États-Unis et l’Europe, suite à la remise par Kiev à Washington d’une nouvelle proposition pour mettre fin à la guerre.
L’ancien Premier ministre néerlandais a également rappelé que le président russe ne s’arrêterait pas à l’Ukraine si les Européens n’investissaient pas massivement dans leur défense. « Si vous aimez la langue allemande et que vous ne voulez pas parler russe, c’est crucial d’investir massivement dans la défense, c’est une condition sine qua non, car sinon (Poutine) ne s’arrêtera pas à l’Ukraine », a-t-il insisté.
Le chiffre du jour
300. C’est le nombre minimum de drones ukrainiens que la Russie affirme avoir abattus jeudi, ce qui constitue l’une des attaques les plus massives lancées par l’armée de Kiev durant près de quatre ans d’offensive russe.
Parmi ces drones « interceptés et abattus » par la défense anti-aérienne russe, une quarantaine se dirigeaient vers Moscou, selon le ministère russe de la Défense et le maire de la capitale.
Suite aux attaques de drones visant la capitale russe, rarement ciblée, des restrictions temporaires ont été imposées dans les quatre aéroports moscovites – Cheremetievo, Domodedovo, Vnoukovo et Joukovski –, selon l’Agence fédérale du transport aérien Rosaviatsia. Des centaines de vols y ont été annulés, retardés ou redirigés vers d’autres aéroports, d’après les autorités.
Jeudi, l’armée de l’air ukrainienne a rapporté avoir identifié 234 drones russes lancés contre l’Ukraine, notamment sur les régions de Poltava (centre-est) et d’Odessa (sud). Ceux-ci auraient causé des incendies dans des installations énergétiques, souvent visées.
La tendance
Ce jeudi, la Russie a annoncé avoir pris la ville de Siversk, dans l’est de l’Ukraine, qui constituait l’un des derniers obstacles empêchant ses forces de s’approcher des grandes villes régionales de Kramatorsk et de Sloviansk. Toutefois, cette annonce a été démentie par l’armée ukrainienne, qui évoque seulement des « petits groupes » de militaires russes tentant de s’infiltrer à Siversk.
Avant la guerre, Siversk comptait environ 11.000 habitants et est aujourd’hui en grande partie détruite. Les forces russes s’étaient rapprochées par trois côtés depuis septembre 2025, puis avaient percé les défenses ukrainiennes locales entre novembre et décembre, selon des analystes militaires.
La Russie a récemment affirmé s’être emparée de plusieurs positions stratégiques sur le front, y compris le nœud logistique de Pokrovsk dans la région de Donetsk (est) – ce que l’Ukraine a également démenti – ainsi que des villes de Koupiansk et de Vovtchansk dans la région de Kharkiv (nord-est). De plus, les forces russes se battent actuellement pour prendre Myrnograd, une ville voisine de Pokrovsk, la position clé de Kostiantynivka et le verrou de Gouliaïpolé, plus au sud.

