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Guerre en Ukraine : Y aura-t-il un accord de Munich entre Ukrainiens et Américains ?

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce lundi 10 février 2025, 1.083e jour de la guerre.

Le fait du jour

Le « Davos de la Sécurité » qui s’ouvrira ce vendredi en Allemagne sera-t-il l’occasion d’esquisser les premiers contours d’un éventuel plan de paix ? En tout cas, le casting annoncé pour cette Conférence sur la sécurité de Munich (MSC) le laisse supposer. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky en sera. Et son porte-parole a annoncé ce lundi qu’il y rencontrera le vice-président américain J. D. Vance. Keith Kellogg, l’envoyé américain pour l’Ukraine, chargé par Donald Trump d’élaborer un plan de fin de conflit, fera aussi du voyage à Munich avant de se rendre très officiellement en Ukraine le 20 février.

Volodymyr Zelensky avait déclaré vendredi que Washington et Kiev prévoyaient « des rencontres et des pourparlers », sans avancer de dates ou lieux, après que le président américain Donald Trump a évoqué une possible rencontre avec lui.

En revanche, « pour le moment, aucun souhait n’a été exprimé de part et d’autre que des officiels russes […] viennent » à Munich, a souligné Christoph Heusgen, le président de la MSC.

La déclaration du jour

« Suite à des actions d’attaque décisives », l’armée « a libéré le village d’Orekhovo-Vasilevka dans la région de Donetsk » »

La Russie a revendiqué la prise d’un nouveau village, en utilisant le nom russe de cette localité située à environ dix kilomètres au nord de Chasiv Yar, près de la route menant à la ville de Sloviansk, sous contrôle ukrainien. Chasiv Yar est l’une des dernières zones urbaines qui empêchent la Russie de poursuivre son avancée dans la région, selon des blogueurs militaires russes.

Les troupes russes mènent actuellement une vaste offensive dans la région de Donetsk, à l’est de l’Ukraine. Vendredi, elles ont revendiqué la prise de la cité minière de Toretsk même si l’Ukraine affirme que la Russie n’en détient pas le contrôle total.

Le chiffre du jour

155 milliards d’euros. Le montant inédit du plan d’investissement annoncé par la Pologne ce lundi, destiné en particulier à renforcer sa sécurité et à relancer la croissance. « Il n’y a jamais eu un tel montant dans l’histoire de l’économie polonaise » pour les dépenses en investissements, a souligné Donald Tusk, le Premier ministre polonais dans un discours à la Bourse de Varsovie.

La Pologne est le seul pays de l’Otan à partager à la fois une frontière avec la Russie et avec l’Ukraine.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

La tendance

Moscou doit fournir des soins médicaux immédiats aux civils ukrainiens originaires de Crimée qui sont détenus en Russie, a demandé lundi la rapporteure spéciale de l’ONU sur la torture, Alice Jill Edwards. L’experte, qui est mandatée par le Conseil des droits de l’homme mais ne s’exprime pas au nom de l’organisation internationale, a étudié en détail « huit cas sur les centaines d’Ukrainiens de Crimée détenus par la Russie », selon un communiqué.

Les huit « souffrent de graves problèmes médicaux », dont certains mettent leur vie en danger, en raison pour certains de la torture et des mauvaises conditions de détention. « Une action urgente est nécessaire » pour les protéger, a demandé Alice Jill Edwards. Elle a notamment étudié le cas d’Emir Ousseïn-Koukou, un défenseur des droits humains qui a dénoncé par le passé la répression qui vise selon lui les Tatars de Crimée. Il « aurait été battu » par le service russe de sécurité (FSB), « ce qui lui a causé une blessure à la colonne vertébrale en 2015 ». Il est toujours emprisonné en Russie.

Parmi les centaines de civils de Crimée privés de liberté, beaucoup « seraient détenus pour des motifs politiques et certains ont été abusivement accusés d’infractions liées au terrorisme », selon la rapporteure de l’ONU. « Beaucoup ont été transférés illégalement hors du territoire et détenus dans la Fédération de Russie, loin de leurs familles et de leurs avocats », affirme-t-elle.