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Guerre en Ukraine : vente aux enchères du cargo russe à Saint-Malo ?

Le « Vladimir Latyshev » est immobilisé depuis trois ans et demi dans le port de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), avec des équipages russes se relayant pour le maintenir en état de fonctionnement. Le tribunal de commerce de Saint-Malo a condamné la société russe Alpha LLC à payer 125.960 euros au fabricant d’engrais Timac Agro.


Voilà trois ans et demi que le « Vladimir Latyshev » est immobilisé dans le port de Saint-Malo, situé en Ille-et-Vilaine. Ce cargo est bloqué depuis l’invasion russe en Ukraine, mais il n’a pas causé de problèmes aux différents usagers du port breton. Des équipages russes se relaient pour maintenir le navire en état de fonctionnement.

Depuis mars 2022, la société malouine Timac Agro a pris en charge les factures nécessaires à l’entretien du navire et aux besoins de l’équipage, notamment pour le carburant, l’électricité, les frais de port ainsi que les vivres des marins. Cette entreprise française, spécialisée dans les engrais, était alors remboursée par l’armateur russe. Cependant, depuis février 2025, les paiements se sont arrêtés. Le 17 novembre, Alpha LLC a seulement versé un acompte de 30.000 euros à Timac Agro sur une créance totale d’environ 156.000 euros.

Saisi par Timac Agro, le tribunal de commerce de Saint-Malo a condamné la société russe Alpha LLC, armateur du cargo, à verser 125.960 euros au fabricant d’engrais. Cette décision ouvre la possibilité d’une vente aux enchères du « Vladimir Latyshev ». Selon Me Christophe Nicolas, avocat de Timac Agro, « On va faire signifier le jugement à l’armateur pour savoir s’il fait appel ou s’il paye. Une fois que le jugement sera définitif, s’il ne paye pas, on fera vendre le navire aux enchères ».

En cas de vente aux enchères, l’avocat a précisé que « le prix de vente devrait être supérieur aux créances ». Le cargo, dont la longueur est de 141 mètres, a été construit en 2021 et peut transporter plus de 11.000 m3 de marchandises. Selon David Lebec, directeur financier de l’agent maritime AFCC, qui est créancier d’un navire similaire, le « Victor Andryukhin » gelé à Marseille dans le cadre des sanctions européennes, ce cargo pourrait valoir entre 15 et 20 millions d’euros.