Guerre en Ukraine : Une proposition de trêve « prometteuse » et une reprise de dialogue avec les Etats-Unis

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce lundi 10 mars 2025, 1.111e jour de la guerre.
Le fait du jour
Un espoir pour la population ukrainienne ? Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio sont arrivés ce lundi en Arabie saoudite pour des discussions qui pourraient s’avérer cruciales sur la guerre avec la Russie. Des responsables ukrainiens et américains se retrouveront en effet mardi à Jeddah pour échanger sur les moyens de mettre fin au conflit, entamé il y a un peu plus de trois ans.
Kiev va proposer une « trêve dans les airs » et « en mer » avec Moscou, a indiqué ce lundi un haut responsable ukrainien sous couvert de l’anonymat, « car ce sont les options de cessez-le-feu qui sont faciles à mettre en place et à surveiller et il est possible de commencer par elles ». Peu avant d’arriver en Arabie saoudite, Marco Rubio a dit juger cette idée prometteuse. « Je ne dis pas que cela seul sera suffisant, mais c’est le genre de concession nécessaire afin de mettre fin au conflit », a-t-il affirmé à des journalistes.
Marco Rubio a aussi dit espérer que la suspension de l’aide militaire américaine à Kiev puisse être résolue lors des discussions en Arabie saoudite. Les Etats-Unis ont suspendu la semaine dernière leur aide militaire et leur partage de renseignements, et Kiev tente de recoller les morceaux avec le président Donald Trump.
« L’Ukraine cherche la paix depuis la toute première seconde de la guerre, et nous avons toujours dit que la seule raison pour laquelle la guerre se poursuit est la Russie », a déclaré Volodymyr Zelensky ce lundi depuis Jeddah, où flottaient des drapeaux ukrainiens.
La déclaration du jour
« « J’ai pris la décision de renforcer notre groupement avec les forces et les moyens nécessaires, y compris en termes de guerre électronique et de composants sans pilote (drones) » »
Les paroles sont signées Oleksandre Syrsky, qui commande l’armée ukrainienne ce mardi. L’Ukraine entend ainsi « renforcer » son contingent militaire combattant dans la région russe de Koursk, où les troupes russes ont revendiqué ses derniers jours d’importantes avancées, a annoncé lundi le commandant en chef de l’armée.
L’armée ukrainienne occupe ce territoire russe proche de la frontière depuis une offensive effectuée en août dernier.
Le chiffre du jour
6,2 millions. C’est en tonnes le volume d’engrais importé par les pays de l’Union européenne en provenance de la Russie en 2024. Cela représentait plus d’un quart des importations de fertilisants, sur un total de 24 millions de tonnes importées, tous engrais confondus.
C’est compte tenu de ce contexte que les producteurs français de blé appellent la Commission européenne à supprimer les taxes sur les fertilisants pour « sécuriser la production alimentaire », avant d’envisager de taxer les engrais russes. Fin janvier, la Commission européenne avait proposé d’imposer des droits de douane sur les engrais russes importés dans l’UE afin d’ « affaiblir » une source de revenus permettant à Moscou de financer sa guerre contre l’Ukraine.
Cette mesure « aura de graves répercussions sur la production et la compétitivité du secteur agricole », avait aussitôt mis en garde le Copa-Cogeca, qui regroupe les principaux syndicats et coopératives agricoles européens. « La Commission européenne ne doit pas se tromper d’ennemi et doit lever les taxes pour diversifier les approvisionnements », a réagi ce lundi l’AGPB, association regroupant les principaux producteurs de blé en France, premier producteur européen de la céréale du pain.
La tendance
Le multimilliardaire Elon Musk, conseiller spécial de Donald Trump, a promis de maintenir l’accès ukrainien à son réseau de satellites Starlink, après de vifs échanges en ligne avec le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski.
« Pour être extrêmement clair, malgré tous mes désaccords avec la politique de l’Ukraine, Starlink ne fermera jamais ses terminaux », a écrit Elon Musk sur son réseau social X. « Je veux simplement dire que sans Starlink, les réseaux ukrainiens s’effondreraient puisque les Russes peuvent brouiller tous les autres canaux de communication ! Mais jamais nous le ferions ou l’utiliserions comme un moyen de négociation », a-t-il ajouté.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Avant cela, Elon Musk avait jeté le doute en écrivant : « mon système Starlink est la colonne vertébrale de l’armée ukrainienne. Toute leur ligne de front s’effondrerait si je l’éteignais. » Cela avait poussé le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski à lui répondre : « c’est le ministère polonais de la Numérisation qui paie les satellites Starlink pour l’Ukraine, pour 50 millions de dollars par an. » « Tais-toi, petit homme. Tu payes une petite partie du coût total. Et il n’y a pas de substitut à Starlink », lui a sèchement rétorqué Elon Musk.
Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio s’est mêlé à l’échange, accusant son homologue polonais d’ « inventer des choses ». « Personne n’a menacé de couper l’accès à Starlink à l’Ukraine. Et dites « merci » parce que sans Starlink l’Ukraine aurait perdu cette guerre depuis bien longtemps et les Russes seraient actuellement à la frontière polonaise », a-t-il intimé.