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Guerre en Ukraine : Trump s’exaspère de la Russie, Zelensky s’inquiète de la Chine

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce vendredi 11 avril 2025, au 1.143e jour de la guerre.

Le fait du jour

Le président américain perd patience. Donald Trump a réclamé vendredi que la Russie « se bouge » pour trouver une issue au conflit en Ukraine au moment où Vladimir Poutine rencontre à Moscou l’émissaire du président américain, Steve Witkoff. « La Russie doit se bouger », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social, déplorant que « trop de gens meurent, des milliers par semaine, dans une guerre terrible et insensée », depuis plus de trois ans.

Le président américain ambitionne en effet de mettre fin aux hostilités déclenchées par le Kremlin et a rompu pour cela, en février, l’isolement diplomatique que les Occidentaux imposaient à son homologue russe.

Son administration organise des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens, qui n’ont cependant pas abouti, pour l’heure, à une cessation globale des hostilités.

Les tractations diplomatiques se prolongent, sans concessions déterminantes du gouvernement russe. Kiev et certaines capitales occidentales soupçonnent la Russie, dont l’armée est plus nombreuse et mieux équipée sur le front, de faire traîner à dessein les discussions.

Le chiffre du jour

« Plusieurs centaines ». C’est le nombre de ressortissants chinois combattant pour la Russie en Ukraine, a affirmé vendredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, quelques jours après avoir accusé Moscou d’entraîner Pékin dans cette guerre. Le dirigeant ukrainien a accusé la Russie de tenter ainsi de « prolonger la guerre » en « utilisant des vies chinoises ».

Plus tôt cette semaine, Volodymyr Zelensky avait annoncé la capture de deux citoyens chinois qui, selon lui, combattaient dans les rangs russes en Ukraine. Il avait ensuite estimé leur nombre à 155, tout en soulignant qu’ils étaient sans doute « bien plus ».

Volodymyr Zelensky avait accusé Pékin de savoir que ses citoyens étaient recrutés par l’armée russe, propos jugés « irresponsables » par la Chine.

La tendance

Des avions de chasse américains, français, allemands et finlandais se sont élancés cette semaine dans le ciel depuis une base néerlandaise dans le cadre du plus grand exercice aérien annuel de l’Otan. Objectif : s’entraîner à stopper une attaque ennemie contre l’alliance. Mais une autre menace potentielle se profile au sein de l’Otan. Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a semé le doute quant à l’engagement de Washington sur le continent européen. Pour l’instant, les commandants de l’Otan veulent croire que rien n’a changé.

« Nous avons récemment élu un nouveau président, et nous essayons encore de déterminer les politiques exactes qu’ils vont adopter », a déclaré lors de cet exercice le général James Hecker, commandant en chef des forces aériennes américaines et de l’Otan en Europe. « Je pense que vous allez nous voir main dans la main avec les Européens pendant un certain temps », a-t-il assuré.

Mais si Donald Trump décide de retirer des forces américaines d’Europe, elles risquent de laisser un vide dans des domaines clefs de la défense du continent. Responsables militaires et experts identifient de multiples domaines où l’Europe pourrait avoir des difficultés sans le soutien américain. Et cela comprend la défense aérienne, les avions espions et les satellites, les systèmes électroniques capables de brouiller les radars, les ravitailleurs pour les avions en vol et ceux utilisés pour transporter les troupes.

La déclaration du jour

« Elle était comme ses oeuvres, sophistiquée et unique en son genre. J’ai été très surprise qu’une telle fleur, que je croyais fragile, parte défendre le pays »

Les paroles sont signées Galyna Issakova, une amie de l’artiste Margarita Polovinko. Avec des drapeaux et des fleurs, proches et frères d’armes de Margarita se sont rassemblées vendredi à Kryvyï Rig, dans le centre de l’Ukraine, pour faire leurs adieux à cette jeune artiste et secouriste de guerre, tuée sur le front. Cette femme est morte à 30 ans le 5 avril selon son unité. Elle avait rejoint l’armée comme volontaire en 2024, et s’occupait de l’évacuation des soldats blessés, proche de la ligne de contact. « Elle pleurait pour chaque être vivant. Une fille gentille, elle peignait, elle aimait la vie », a réagi Oleksandra Goumeniouk, une proche de la défunte.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Bouleversé par la « mort d’enfants à Irpine », une ville proche de Kiev marquée par les combats contre l’armée russe, Margarita Polovinko avait commencé à dessiner, selon le média ukrainien Suspilne. Ses dessins illustraient principalement des personnes mutilées ou des squelettes évoluant dans un décor de guerre, croqués sur des carnets de notes, utilisant même son propre sang, selon le magazine d’art ukrainien Solomiya.

« Margo était une personne merveilleuse. Elle a sauvé de nombreux soldats, formé de nombreux soldats. Et si la Russie n’avait pas commencé cette guerre, elle ne serait pas morte », constate un militaire ukrainien.

Le président Volodymyr Zelensky a fait le déplacement ce vendredi à Kryvyï Rig.