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Guerre en Ukraine : Trump affirme qu’il a « le pouvoir de mettre fin » au conflit

Donald Trump a relancé le dialogue avec Vladimir Poutine, chamboulant l’équilibre diplomatique mondial. Depuis Riyad, Américains et Russes ont annoncé mardi la mise en place d’un « mécanisme de consultation » et la nomination de négociateurs pour travailler à un accord sur la guerre en Ukraine. Un tournant majeur, que le président américain a jugé prometteur : « Je suis plus confiant dans la possibilité d’un accord avec Moscou », a-t-il affirmé depuis Mar-a-Lago.

Interrogé sur une rencontre imminente avec Vladimir Poutine, Donald Trump a lâché un « probablement », confirmant ainsi un réchauffement des relations entre Washington et Moscou. Une initiative qui a semé la consternation en Europe et en Ukraine. Volodymyr Zelensky, depuis Ankara, a dénoncé des pourparlers « sur l’Ukraine sans l’Ukraine ». Une critique que le président américain a balayée d’un revers de main : « Je suis très déçu. J’entends qu’ils sont fâchés de ne pas avoir de siège à la table des négociations, alors qu’ils en ont eu un pendant trois ans, et même bien avant cela », a-t-il répliqué avec fermeté.

La réaction des Européens

Mais cette initiative ne fait pas l’unanimité. L’Union européenne s’inquiète de possibles manœuvres russes visant à diviser les Occidentaux. « Les Etats-Unis ne doivent pas tomber dans les pièges russes », a mis en garde la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

Face à cette montée des tensions, les dirigeants européens, déstabilisés par la reprise du dialogue Trump-Poutine, ont tenu une réunion d’urgence lundi à Paris. Suite à ce rendez-vous, ils ont demandé à être impliqués dans la recherche d’une paix « juste et durable » en Ukraine. Ursula von der Leyen a insisté sur la nécessité de « faire équipe » avec les Etats-Unis, après une rencontre avec l’envoyé spécial de Donald Trump sur l’Ukraine, Keith Kellogg.

La question des troupes européennes

Autre sujet brûlant : la possibilité d’un déploiement de troupes européennes de maintien de la paix en Ukraine. Donald Trump s’est dit « totalement favorable » à cette idée, divisant encore davantage les Européens. Une option catégoriquement rejetée par Moscou. « Nous avons expliqué aujourd’hui que le déploiement de troupes de l’Otan, sous un autre drapeau, est inacceptable », a martelé Sergueï Lavrov.

De son côté, Emmanuel Macron a clarifié la position française en assurant que « la France ne s’apprête pas à envoyer des troupes au sol, belligérantes dans un conflit, sur le front » ukrainien. Toutefois, il prévoit d’organiser une nouvelle réunion mercredi avec plusieurs Etats européens et non européens pour discuter de la situation.

Un tournant diplomatique

Ce rapprochement entre Washington et Moscou marque une rupture avec la stratégie occidentale d’isolement de la Russie. La conversation téléphonique entre Trump et Poutine la semaine dernière a fragilisé l’unité des alliés face au Kremlin. La Russie, qui lie la résolution du conflit à une refonte de l’architecture sécuritaire européenne, réclame un retrait des forces de l’OTAN d’Europe orientale, un point de discorde majeur avec les Occidentaux.

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L’administration Trump, elle, continue de se montrer critique envers ses alliés européens et moins encline à soutenir l’Ukraine de manière inconditionnelle. En s’impliquant directement dans les négociations, Donald Trump se pose en arbitre d’une paix potentielle, quitte à froisser ses partenaires traditionnels. « Je pense que j’ai le pouvoir de mettre fin à la guerre », a-t-il affirmé, persuadé d’être l’homme de la situation.