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Guerre en Ukraine : Russes et Américains s’entendent sur la suite, Kiev voit rouge

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mardi 18 février 2025, 1.091e jour de la guerre.

Le fait du jour

La rencontre tant commentée a donc bel et bien eu lieu ce mardi à Riyad (Arabie Saoudite). A l’issue de discussions qui ont duré 4h30, dirigeants russes et américains se sont entendus pour établir un « mécanisme de consultation » pour régler leurs contentieux et vont nommer des négociateurs pour la résolution de la guerre en Ukraine.

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio s’est dit « convaincu » que la Russie voulait s’engager dans un « processus sérieux » pour mettre fin à la guerre. Il a souligné qu’il fallait toutefois qu’un accord sur l’Ukraine soit « acceptable » pour tous. « Il doit s’agir d’une fin permanente à la guerre, pas une fin temporaire, comme on a vu par le passé », a-t-il dit à la presse. Il a précisé que les Européens, laissés comme Kiev à l’écart de ces pourparlers, devraient à ce titre « être à la table à un moment donné ».

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé, de son côté, avoir perçu « un vif intérêt pour la levée des obstacles artificiels au développement d’une coopération économique mutuellement bénéfique » entre la Russie et les Etats-Unis. Il a estimé que les Américains avaient commencé à « mieux comprendre » la position de Moscou – répétant à cette occasion l’opposition catégorique de la Russie à tout contingent de pays de l’Otan en Ukraine.

Il y a « des opportunités extraordinaires (qui) existent pour un partenariat » avec la Russie, l’a rejoint sur ce terrain Marco Rubio.

La déclaration du jour

« Cela ne fera qu’alimenter l’appétit de Poutine et sa confiance dans le fait qu’il gagnera et que l’Amérique perdra » »

Les paroles sont signées d’un haut responsable ukrainien, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, après la rencontre russo-américaine à Ryad plus tôt dans la journée.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’entretenait de son côté à Ankara avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, a, lui, dénoncé des pourparlers « sur l’Ukraine sans l’Ukraine » et a réclamé des négociations « équitables » qui incluent l’UE, le Royaume-Uni et la Turquie.

Le chiffre du jour

30 %. C’est la baisse estimée du volume de pétrole pompé en provenance du Kazakhstan pendent environ deux mois, en raison Les dégâts causés par des drones ukrainiens contre une station de pompage, selon l’opérateur russe de l’oléoduc.

Sept drones explosifs ont visé lundi une infrastructure du Caspian Pipeline Consortium (CPC), un oléoduc acheminant du brut du Kazakhstan vers l’Europe via la Russie et la mer Noire. « Les conséquences de cette frappe seront résorbées en un mois et demi à deux mois », a indiqué l’entreprise publique russe Transneft.

Le Caspian Pipeline Consortium est détenu à hauteur de 24 % par la Russie, 19 % par le Kazakhstan et 15 % par le géant américain des hydrocarbures Chevron, selon son site internet. Long de plus de 1.500 kilomètres, l’oléoduc transporte environ 80 % des exportations de pétrole brut du Kazakhstan et représente près de 1 % de l’offre mondiale.

La tendance

Malgré leur division au sujet de l’envoi possible de soldats en Ukraine, les dirigeants européens, réunis lundi à Paris, semblent avoir trouvé des points d’accord face à la volonté du président américain Donald Trump de négocier rapidement une fin à la guerre en Ukraine avec son homologue russe Vladimir Poutine.

« Il y a eu un accord assez large » autour des « principes-clés suivants » : « rien sur l’Ukraine sans l’Ukraine », « rien sur la sécurité européenne sans les Européens », « nécessité de soutenir la pleine et entière souveraineté de l’Ukraine » et « nécessité de préserver l’unité » de l’Alliance atlantique entre Etats-Unis et Européens, selon un résumé obtenu mardi de sources parlementaires.

« Les participants ont également souligné leur soutien à l’approche de « paix par la force » promue par les Etats-Unis », peut-on lire, une manière d’inciter Donald Trump à ne pas relâcher la pression sur Vladimir Poutine.