Guerre en Ukraine : Révisionniste, ex-publicitaire… Qui est Vladimir Medinski le négociateur russe ?

Ancien ministre de la Culture et historien aux vues nationalistes, le conseiller de Vladimir Poutine, Vladimir Medinski, emmène la délégation russe aux pourparlers avec l’Ukraine à Istanbul.
L’ex-ministre avait déjà pris part en mars 2022 aux premières discussions infructueuses entre Russes et Ukrainiens, organisées en Biélorussie et en Turquie. Alors que Moscou estimait un accord proche, les négociations avaient échoué et le conflit a fait depuis des dizaines de milliers de morts civils et militaires des deux côtés en un peu plus de trois ans. La Russie avait accusé l’Occident d’avoir fait pression sur Kiev pour faire avorter ces entretiens.
Selon lui, l’Ukraine fait « partie de la terre russe »
Vladimir Medinski, 54 ans, a gravi les échelons pour devenir l’un des principaux idéologues et homme de confiance de Vladimir Poutine. Depuis le début de l’offensive russe, il a joué un rôle clé dans la propagande, en promouvant la rhétorique du Kremlin, notamment par le biais de manuels d’histoire diffusés dans les écoles, qu’il a cosignés.
Il est connu pour ses positions ultra-patriotiques sur l’histoire russe, sur laquelle il a écrit de nombreux ouvrages, remis en cause par de nombreux historiens pour leur révisionnisme. Ses écrits nient l’existence de l’Ukraine en tant que nation et avancent des revendications radicales sur son territoire. L’Ukraine fait « partie de la terre russe », affirmait-il ainsi dans une interview en 2023.
Elu en 2003 à la Douma avec le parti Russie Unie
Né à l’époque de l’URSS dans la région ukrainienne de Tcherkassy, fils d’un militaire soviétique, il a fait ses études à la prestigieuse université des relations internationales MGIMO à Moscou. Il ouvre en 1992 son agence de publicité, puis poursuit sa carrière dans les services fiscaux, avant d’être élu en 2003 député du parti pro-Kremlin Russie Unie à la Douma (chambre basse du Parlement russe).
Il occupe ensuite, de 2012 à 2020, le poste de ministre de la Culture. Il est alors critiqué pour son idée que les milieux culturels doivent être au service du patriotisme. Il souligne que la Russie doit « protéger » sa culture des errements supposés de la culture contemporaine européenne.
Sous son mandat, des bustes de Staline sont érigés dans plusieurs villes, y compris à Moscou en 2017, à l’initiative de la Société russe d’Histoire militaire, une organisation qu’il dirige. La même année, des historiens portent plainte contre lui, exigeant que son diplôme d’histoire, obtenu en 2011, lui soit retiré. Sa thèse portant sur la Russie médiévale fourmille, selon eux, d’erreurs et d’inexactitudes.
Notre dossier sur la Guerre en Ukraine
Fin janvier, il avait présenté un nouveau manuel scolaire consacré à « l’histoire militaire de la Russie » destiné à apprendre aux adolescents que l’offensive en Ukraine a été lancée pour « défendre la population du Donbass », région russophone de l’est de l’Ukraine.