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Guerre en Ukraine : Mélenchon remet en question le chef d’état-major sur la Russie

Jean-Luc Mélenchon a exprimé son « désaccord total » avec le chef d’état-major des Armées, Fabien Mandon, concernant ses déclarations sur la guerre contre la Russie, en particulier sur l’acceptation de la perte d’enfants. Le groupe parlementaire de LFI a également critiqué les déclarations du général, affirmant qu’elles outrepassaient son rôle et ne relevaient pas de sa fonction.


Jean-Luc Mélenchon a exprimé sa colère mercredi à propos des récentes déclarations du général Fabien Mandon.

Les tensions concernent la préparation à une éventuelle guerre contre la Russie. Mélenchon a exprimé son « désaccord total » avec le chef d’état-major des Armées, qui a suggéré que la France devait « accepter de perdre ses enfants » lors du congrès des maires de France.

Dans son discours, le plus haut gradé français a déclaré : « On a tout le savoir, toute la force économique et démographique pour dissuader le régime de Moscou […]. Ce qu’il nous manque, et c’est là où vous avez un rôle majeur, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est ». Il a aussi mis en garde : « Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu’il faut dire les choses, de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production défense, alors on est en risque ». Il a conclu en disant : « Il faut en parler dans vos communes ».

Ces déclarations du général ont suscité de vives réactions. Jean-Luc Mélenchon a réagi sur X en indiquant : « Je veux exprimer un désaccord total avec le discours du chef d’État-major des armées. Ce n’est pas à lui d’aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparations guerrières décidées par personne ». Il a également critiqué le chef d’état-major pour « prévoir des sacrifices qui seraient la conséquence de nos échecs diplomatiques sur lesquels son avis public n’a pas été demandé ».

Du côté du groupe parlementaire de La France insoumise, on déclare : « Un chef d’état-major des Armées ne devrait pas dire ça ». Les députés de gauche radicale estiment que ces déclarations, sur fond d’une préparation à un possible affrontement avec la Russie dans les quatre ou cinq ans à venir, dépassent son rôle. Ils ajoutent : « En répétant publiquement ces scénarios de guerre et en les dramatisant jusqu’à évoquer la perte d’enfants, le CEMA outrepasse son rôle. De tels propos ne relèvent en aucun cas de sa fonction ».

Fabien Roussel, le patron du Parti communiste français, a fait une déclaration similaire, s’opposant aux discours belliqueux en disant : « C’est NON ! 51.000 monuments aux morts dans nos communes ce n’est pas assez ? Oui à la défense nationale mais non aux discours va-t-en-guerre insupportables ! »

Du côté du Rassemblement national, Sébastien Chenu a déclaré sur LCI que le général Mandon n’avait pas « la légitimité » pour faire de telles affirmations et a qualifié ses propos de « faute ». Il a ajouté : « Ou alors le président de la République lui a demandé de le faire et c’est encore plus énorme ».