International

Guerre en Ukraine : Macron accueille Zelensky et l’Europe n’entend pas lever les sanctions contre la Russie

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mercredi 26 mars 2025, au 1.127e jour de la guerre.

Le fait du jour

Il participera jeudi à Paris à un sommet réunissant une trentaine de pays formant une « coalition des volontaires ». Mais en préambule de ce rendez-vous très attendu, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est entretenu ce mercredi soir avec Emmanuel Macron à l’Elysée.

Le président français a annoncé à cette occasion l’octroi d’une aide militaire supplémentaire de deux milliards d’euros « en soutien immédiat à l’Ukraine ». Ce soutien portera principalement sur de l’équipement militaire.

Le président français a aussi appelé la Russie à accepter un cessez-le-feu de 30 jours sans « conditions préalables ». Il a accusé Moscou d’avoir « montré sa volonté de guerre » et d’ajouter « de nouvelles conditions » à l’accord conclu via l’intermédiaire des Etats-Unis en vue d’une trêve en mer Noire et d’un moratoire sur les frappes visant les sites énergétiques.

Evoquant les forces que plusieurs pays européens envisagent de déployer en Ukraine en cas d’accord de paix, Emmanuel Macron a assuré avoir une « approche pacifiste ». Ces contingents n’iraient « pas sur le front » pour « aller se battre », a-t-il insisté.

De son côté, Volodymyr Zelensky a remercié la France pour son « soutien sans faille ». Il accordera ce mercredi soir un entretien à plusieurs médias européens, dont France 2.

La déclaration du jour

« Si quelqu’un devait se tromper et penser qu’il peut s’en tirer avec une attaque contre la Pologne ou tout autre allié, il serait confronté à toute la force de cette alliance farouche. Notre réaction sera dévastatrice » »

Les paroles sont signées du chef de l’Otan Mark Rutte. Le Néerlandais a averti mercredi, lors d’une visite à Varsovie aux côtés du Premier ministre polonais Donald Tusk, qu’une « attaque » contre un pays allié serait « dévastatrice ». L’article 5 de l’Otan, la pierre angulaire de l’Alliance, prévoit une assistance entre ses Etats membres en cas d’agression.

Mark Rutte a rappelé que « la Russie est, et reste, la menace la plus significative et la plus grave pour notre Alliance » et que Moscou était en train de transformer son économie en « une économie de guerre, ce qui aura un impact énorme sur leur capacité à construire leurs forces armées ».

Le secrétaire de l’Otan a salué dans ce contexte la croissance des investissements dans la défense en Europe et au Canada. « Mais comme l’a dit le président Trump, et je suis d’accord avec lui, les Alliés européens et le Canada doivent faire davantage », a-t-il ajouté.

La tendance

Un retrait « inconditionnel » des forces russes de « l’ensemble du territoire » de l’Ukraine est une des principales conditions pour lever ou alléger les sanctions décidées par l’Union européenne contre la Russie, a affirmé ce mercredi un porte-parole de l’UE.

Cette levée, au moins partielle, est réclamée par la Russie en préalable à toute application des accords obtenus au terme de pourparlers mardi à Ryad conduits par les Etats-Unis avec des délégations russe et ukrainienne.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Moscou et Washington se sont accordés sur une trêve en mer Noire, au terme de ces discussions, selon les termes d’un communiqué publié par le Kremlin.

La Russie réclame en conséquence la levée de nombreuses sanctions, en particulier de celles imposées à sa grande banque agricole Rosselkhozbank, visée par le sixième « paquet » de sanctions décidées le 3 juin 2022 par l’Union européenne, et qui gênent le financement de ses exportations agricoles.

Le chiffre du jour

28 milliards d’euros. C’est le montant supplémentaire que le gouvernement suédois a choisi de dépenser pour renforcer sa défense sur les dix prochaines années, son plus grand effort de réarmement depuis la Guerre froide. L’investissement, annoncé ce mercredi, sera financé par des prêts et a pour objectif d’atteindre 3,5 % du PIB d’ici 2030, contre 2,4 % actuellement.

La Suède avait drastiquement réduit ses dépenses de défense après la fin de la Guerre froide et au début des années 2000, avant d’opérer un revirement après l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014. « La situation en matière de sécurité est totalement nouvelle et les incertitudes resteront élevées pendant longtemps », a souligné le Premier ministre suédois Ulf Kristersson.

La Suède avait déjà prévu de nouveaux financements pour ses dépenses de défense, qui devraient lui permettre d’atteindre 2,6 % du PIB d’ici 2026, largement au-dessus du critère des 2 % préconisés par l’Alliance atlantique. « Ce n’est pas suffisant », a néanmoins souligné Ulf Kristersson. « Nous estimons que l’Otan, et en particulier les pays européens membres de l’Otan, doivent prendre des mesures importantes dans les années à venir », a-t-il fait valoir.