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Guerre en Ukraine : Lourd bilan dans une attaque de drones, la Russie se rapproche des mines convoitées

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce jeudi 30 janvier 2025, 1.072e jour de la guerre.

Le fait du jour

Le bilan s’est alourdi au fur et à mesure de la journée. Une attaque de drones lancée par la Russie a fait au moins huit morts dans une zone résidentielle à Soumy, une localité de l’est de l’Ukraine, a indiqué jeudi le parquet ukrainien.

Sur son compte Telegram, le parquet de la région de Soumy a annoncé dans la soirée que deux nouveaux corps – celui d’une femme de 37 ans mère d’une fillette blessée dans l’attaque et d’un homme de 74 ans – avaient été retrouvés sous les décombres. Un précèdent bilan faisait état de quatre morts, puis six : trois couples de personnes âgées de 61 à 74 ans. Douze autres personnes ont également été blessées dans ce bombardement, selon le parquet.

« C’est une tragédie épouvantable. Un crime russe épouvantable, a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il est essentiel que le monde n’arrête pas de mettre la pression sur la Russie pour cette terreur. ». « Poutine dit être prêt à des négociations mais voici ce qu’il fait en réalité. Seule la force fonctionne contre les menteurs », a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga.

Dans la région méridionale d’Odessa, des drones russes ont aussi visé le port d’Izmail, l’un des plus importants pour les exportations ukrainiennes. Dans la région orientale de Donetsk, épicentre des combats, des bombardements distincts ont fait jeudi un mort et douze blessés, dont deux enfants, ont indiqué les autorités locales.

La déclaration du jour

« « On ne peut pas faire tant que ça. Même si des guerriers hors normes combattent dans nos rangs, les Russes sont plus nombreux que nous. Ça fait mal » »

Les paroles sont signées du sergent-chef « San Sanytch » de l’armée ukrainienne, lequel assiste, depuis des mois, à la progression des troupes russes dans la région minière de Donetsk, dans l’est du pays, capturant des sites industriels importants pour l’économie ukrainienne.

L’armée russe est actuellement à environ six kilomètres du centre de Pokrovsk, autrefois une cité industrielle prospère autour des plus importantes réserves de charbon d’Ukraine.

Début janvier, la principale mine du secteur, Pokrovsk Coal, qui employait 10.000 personnes en 2022, a suspendu ses opérations. Il s’agissait du dernier producteur ukrainien de charbon de coke, un composant clé pour la fabrication d’acier, qui constitue lui-même une part importante des exportations ukrainiennes.

Certains des sites industriels de Pokrovsk Coal fermés à Oudatchné sont maintenant utilisés par l’armée ukrainienne. Les terrils offrent des points d’observation et les souterrains, une protection. La prise de ces mines, en plus d’un nouveau revers pour l’armée et l’économie ukrainiennes, constituerait un bouleversement pour les habitants.

Le chiffre du jour

1,18 milliard d’euros. C’est le montant colossal de l’aide supplémentaire apportée à l’Ukraine pour laquelle le gouvernement suédois s’est engagé ce jeudi à fournir 1,18 milliard d’euros supplémentaire. Il s’agit de la plus grosse enveloppe consacrée par la Suède à Kiev depuis le début de l’invasion russe en février 2022, a expliqué le ministre de la Défense Pal Jonson.

« C’est un signal fort à l’Ukraine et au peuple ukrainien que la Suède est prête à soutenir l’Ukraine sur le long terme », a-t-il dit. « Il s’agit aussi d’un signal à destination de nos autres alliés : nous devons nous préparer à ce que l’Europe assume une plus grande responsabilité dans le soutien à l’Ukraine », a souligné le ministre.

La plus grande partie de ce programme d’aide, soit 5,9 milliards de couronnes, sera consacrée à l’acquisition de matériel auprès de l’industrie suédoise et étrangère et envoyée par la suite en Ukraine.

La tendance

Inquiète par sa proximité géographique avec la Russie et la Biélorussie, la Lettonie a annoncé ce jeudi avoir signé avec l’espagnol GDELS un contrat d’acquisition de 42 véhicules blindés de combat d’infanterie ASCOD d’une valeur de 373 millions d’euros.

« L’acquisition de véhicules de combat d’infanterie nouveaux et modernes marque un nouveau chapitre dans la mécanisation de l’armée lettone », s’est félicité le ministre letton de la Défense, Andris Spruds. Les ASCOD, de la gamme des véhicules blindés de combat modulaires, sont équipés notamment d’un canon automatique, d’armes antichars, d’une mitrailleuse et d’un équipement de vision nocturne.

L’armée lettone utilise actuellement des véhicules blindés de transport de troupes PATRIA, construits par une société mixte finno-lettone, ainsi que des véhicules britanniques Spartan et Scimitar.

La Lettonie est un pays balte de 1,8 million d’habitants, membre de l’Union européenne et de l’Otan. Cette ancienne république soviétique, qui soutient fermement l’Ukraine, s’est lancée, tout comme ses deux voisins baltes, l’Estonie et la Lituanie, dans un vaste projet de renforcement de sa frontière terrestre orientale.