Guerre en Ukraine: « Le risque que Poutine utilise l’arme nucléaire augmente de jour en jour »

La guerre en Ukraine a pris un tout autre tournant, ces dernières semaines. L’Ukraine a multiplié les contre-offensives et engrangé d’importants gains territoriaux. Face à ces percées des forces de Zelensky, le président russe Vladimir Poutine a annoncé la semaine dernière une « mobilisation partielle » dans son pays. Les propos du chef du Kremlin ont provoqué un véritable vent de panique et de nombreux Russes ont tenté de fuir le territoire. Des manifestations ont également éclaté aux quatre coins du pays. Revenant sur ces récents événements, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a reconnu que « des erreurs avaient été commises ». En effet, tandis que les autorités affirmaient que la mobilisation ne concernerait que les personnes ayant une expérience militaire ou les compétences recherchées, d’autres profils se sont retrouvés convoqués pour se rendre sur le champ de bataille. Des personnes âgées, malades ou encore des étudiants figuraient ainsi sur les listes. M. Peskov a espéré que ces malentendus seraient rapidement « corrigés ».

Face à ces problèmes rencontrés par Moscou, certains s’interrogent sur la possibilité de voir M. Poutine entamer une désescalade dans le conflit sur le sol ukrainien. Selon Robert Baer, ancien agent de la CIA et analyste pour CNN, les chances d’assister à une telle réaction du président russe sont presque nulles. « Il ne peut tout simplement pas céder autant de terrain, laisser entrevoir sa défaite et continuer à diriger la Russie », a-t-il détaillé. « C’est un homme fort. C’est l’image qu’il s’est donnée ces vingt dernières années. »

« Vladimir Poutine est acculé »

Pour M. Baer, Vladimir Poutine est « acculé ». « Comme un requin, il doit continuer à avancer », a-t-il poursuivi, balayant la possibilité de voir le chef du Kremlin s’asseoir à la table des négociations.

Quant à la menace nucléaire, une nouvelle fois agitée par M. Poutine lors de sa prise de parole du 21 septembre, l’analyste a estimé qu’elle était réelle. Tout comme le président Zelensky, il a affirmé que le chef du Kremlin ne bluffait pas. « Le risque de le voir utiliser des armes nucléaires augmente de jour en jour. Les Russes, avec lesquels je suis en contact, sont convaincus qu’il va le faire. Je ne sais pas à quel point ils sont bien informés », a conclu l’ancien agent de la CIA, sur CNN. « Cela ne constituait qu’une menace initialement, mais plus Poutine a de problèmes, plus il risque d’utiliser des armes nucléaires. Je ne serais pas surpris qu’il ne les utilise pas contre les forces ukrainiennes. »