Guerre en Ukraine : le plan américain ne rassure pas Kiev avec concessions et réductions.
Le projet de paix proposé par les Etats-Unis inclut la reconnaissance de facto de Donetsk, Lougansk et la Crimée comme territoires russes, ainsi qu’un plafond de 600.000 militaires pour l’armée ukrainienne. Volodymyr Zelensky a déclaré que « l’Ukraine a besoin de paix » et a souligné que celle-ci doit respecter l’indépendance et la souveraineté du pays.
Le projet de paix destiné à résoudre le conflit russo-ukrainien, proposé par les États-Unis, suscite des surprises en raison des concessions considérables envisageables envers la Russie. Ce document prévoit de reconnaître de facto Donetsk, Lougansk et la Crimée comme territoires russes, et de redéfinir les limites de Kherson et Zaporijjia selon l’actuelle ligne de front. Cette orientation ravive les inquiétudes à Kiev ainsi qu’en Europe, alors que les affrontements se poursuivent sans relâche dans l’Est et le Sud du pays.
En réaction à ces propositions, Volodymyr Zelensky a souligné les principes directeurs de l’Ukraine. « L’Ukraine a besoin de paix. […] Une paix digne, afin que les conditions soient respectueuses de notre indépendance, de notre souveraineté et de la dignité du peuple ukrainien », a-t-il déclaré à l’issue d’un entretien avec le secrétaire américain à l’Armée, Daniel Driscoll. Le président ukrainien doit également discuter « dans les prochains jours » avec Donald Trump, que la Maison-Blanche considère comme favorable au projet.
Selon la porte-parole Karoline Leavitt, Washington a consulté « autant les Ukrainiens que les Russes » pour élaborer ce texte. Le plan prévoit notamment un plafond de 600.000 militaires pour l’armée ukrainienne, interdit le déploiement de forces de l’Otan sur le territoire ukrainien et envisage la présence d’avions de combat européens en Pologne. Cependant, si la Russie devait envahir à nouveau l’Ukraine, elle ferait face, selon le projet, à une réponse militaire « coordonnée » et verrait à nouveau des sanctions internationales s’appliquer. De plus, Kiev renoncerait à rejoindre l’Otan, tout en maintenant son statut « éligible » pour une future adhésion à l’Union européenne.
Le projet américain inclut également un volet financier et énergétique ambitieux. La reconstruction de l’Ukraine serait financée par 100 milliards de dollars provenant d’avoirs russes gelés. La centrale nucléaire de Zaporijjia serait remise en service sous la supervision de l’AIEA, avec un partage de la production à parts égales entre Kiev et Moscou. À Kiev, certains responsables regrettent toutefois que les obligations pesant sur la Russie restent « pas claires ».
Alors que les lignes militaires évoluent et que les négociations s’intensifient, les semaines à venir détermineront si ce projet peut réellement servir de base à un accord acceptable pour toutes les parties.

