Guerre en Ukraine : Le conflit ne connaît aucune pause pour le Nouvel an
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de l’actualité de ce mardi 31 décembre 2024, 1.042e jour de la guerre.
L’info du jour
Pas de trêve pour la Saint-Sylvestre… L’Ukraine et la Russie ont mené des frappes dans la nuit de lundi à mardi, à la veille du Nouvel an, Kiev annonçant avoir été visé par 61 missiles et drones russes et Moscou avoir abattu 68 drones ukrainiens.
Selon l’armée de l’air ukrainienne, ces frappes russes ont ciblé principalement la région de Soumy, frontalière de la Russie dans le nord du pays, et Kiev, la capitale. Quarante drones d’attaques Shahed de conception iranienne ont aussi été lancés sur le pays.
Dans la même nuit, une attaque de drones ukrainiens a provoqué un incendie de carburant dans un dépôt pétrolier dans la région russe de Smolensk, à 500 km à vol d’oiseau de Kiev, selon le gouverneur régional. La Défense russe a affirmé avoir abattu 68 drones ukrainiens lors de cette attaque.
La Russie a lancé des attaques aériennes nocturnes sur l’Ukraine quasi quotidiennement depuis que ses forces ont envahi le pays en février 2022, ciblant, notamment, les infrastructures énergétiques.
En réponse, l’Ukraine a intensifié ses attaques à l’intérieur du territoire russe, exhortant aussi ses alliés occidentaux à lui fournir davantage de systèmes de défense antiaérienne et de force de frappe à longue portée.
La déclaration du jour
« « En ce réveillon de Nouvel An, les pensées et les espoirs de parents et d’amis, de millions de personnes à travers la Russie, sont avec nos combattants et à nos commandants » »
Le président russe Vladimir Poutine a salué mardi dans son discours du Nouvel an, qui marque le 25e anniversaire de son arrivée au pouvoir, les succès de la Russie au cours du quart de siècle qu’il a passé aux commandes du pays.
« Il reste beaucoup à faire, mais nous pouvons être fiers de ce qui a été accompli, c’est notre bien commun pour le développement futur », a-t-il dit dans sa traditionnelle adresse à la nation et dans laquelle il n’a fait qu’une allusion au conflit en Ukraine avec un hommage aux soldats russes. Saluant un pays « indépendant, libre et fort », il a jugé que la Russie avait « été capable de relever les défis les plus difficiles ».
Le chiffre du jour
3.985. C’est le nombre de kilomètres carrés pris en Ukraine par les forces russes 2024, soit près de sept fois plus qu’en 2023 (584 km2), selon l’analyse par l’AFP des données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), arrêtées au 30 décembre.
Cette avancée a notamment été nourrie par l’accélération des mouvements des Russes à l’automne 2024. Novembre et octobre 2024 sont ainsi les deux mois où ils ont conquis le plus de territoire en Ukraine depuis mars 2022 et les premières semaines du conflit.
En décembre, l’avancée russe a ralenti, atteignant 465 km2 au cours des 30 premiers jours du mois.
Près des trois quarts du territoire pris par les Russes en Ukraine en 2024 sont situés dans l’oblast de Donetsk, où se trouve la ville de Pokrovsk, noeud logistique clé pour l’armée ukrainienne. Désormais, la Russie contrôle ou opère dans 70 % de la région, contre 59 % fin 2023.
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L’année 2024 a également été marquée par l’offensive ukrainienne de grande ampleur dans l’oblast russe de Koursk qui a débuté en juillet. Les 20 et 21 août, les avancées ukrainiennes revendiquées ont atteint un pic, s’étendant sur quelque 1.320 km2. Mais cette zone d’opérations s’est depuis réduite à 482 km2 au 30 décembre.
La tendance du jour
Le cours du gaz européen a atteint, puis dépassé, mardi la barre des 50 euros le mégawattheure, une première depuis plus d’un an. Cette hausse est liée à l’arrêt attendu des flux russes via l’Ukraine, qui n’autorisera plus à partir du 1er janvier le transit de gaz russe sur son territoire en direction des pays européens, comme l’a confirmé mardi l’opérateur ukrainien.
En Europe, certains pays du centre et de l’est de l’Europe, comme l’Autriche, la Hongrie et la Slovaquie restent très dépendants du gaz russe. Selon l’Oxford Institute for Energy Studies, l’interruption aura pour conséquences une accélération de la chute des réserves européennes et des pressions à la hausse sur les prix du gaz.
Les températures froides depuis fin octobre ont en outre déjà favorisé l’utilisation de chauffage et le manque d’ensoleillement et de vent ont conduit à produire une part plus importante de l’électricité à partir de gaz naturel.
Par ailleurs, la part croissante du GNL américain, pour remplacer le gaz russe acheminé par gazoduc en Europe, a augmenté les coûts du mégawattheure de manière structurelle depuis le début de la guerre en Ukraine.
Dans ce contexte, « un hiver plus froid que prévu ou de nouveaux retards dans les projets de GNL » pourraient à court terme mener à des prix autour des 60 euros par mégawattheure, avance Daniela Sabin Hathorn, analyste de Capital.com.