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Guerre en Ukraine : « La faillite des élites européennes a été leur incapacité à écouter le discours russe »

Il y a des périodes d’accélération, de pause… Mais d’emblée, le régime qui se crée en 1999 quand Poutine devient Premier ministre (du président Boris Eltsine, NdlR) est marqué par la violence des attentats de Moscou pour lesquels existent de fortes suspicions de l’implication du FSB (les services secrets russes, NdlR).

La capacité du régime à supprimer les libertés des Russes se développe avec la guerre en Tchétchénie. (La journaliste russe assassinée, NdlR) Anna Politkovskaïa expliquait qu’il ne fallait pas penser que la Tchétchénie était un problème limité et mais voir cette guerre comme un cancer. Une tumeur qui allait se métastaser dans l’ensemble de la Russie parce que tous les appelés qui partaient en Tchétchénie revenaient avec cette culture de la guerre et de la violence sans limite, et que c’était précisément le sens du régime d’installer cet état de guerre permanent. Ceux qui à l’époque s’opposent à cette guerre, les représentants de la liberté en Russie, sont qualifiés d’agents de l’Occident. Se construit une psyché de confrontation avec l’Occident, de revanche, de refus d’accepter l’ordre issu de la guerre froide et de révision de l’architecture de la sécurité européenne.

Vladimir Poutine est à la tête d’une puissance et il développe son propre agenda. Il n’est pas en réaction permanente par rapport à ce que nous faisons ou ne faisons pas. La grande faillite stratégique des élites européennes a été leur incapacité à écouter le discours russe.