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Guerre en Ukraine : Kiev fait la chasse aux espions, la Transdniestrie prorusse a froid

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de l’actualité de ce jeudi 2 janvier, 1.044e jour de la guerre.

L’info du jour

Un tribunal ukrainien a condamné à 15 ans de prison un homme accusé d’avoir proposé son aide à la Russie pour localiser et bombarder des entrepôts de carburant en Ukraine, a annoncé jeudi le service de sécurité (SBU) à Kiev.

« Sur la base des preuves recueillies par le SBU, un agent russe opérant dans la région de Tchernivtsi a été condamné. Il préparait des frappes de missiles de l’agresseur sur des dépôts pétroliers » dans l’ouest du pays, a indiqué le SBU dans un communiqué sur Telegram.

Lors d’une vidéo diffusée en direct sur Internet, il a aussi « mis le feu au drapeau ukrainien en signe de loyauté envers le régime du Kremlin », toujours selon le SBU.

Kiev a accusé des centaines de personnes de collaborer avec la Russie depuis son invasion en février 2022, notamment des personnes qui transmettaient des informations sensibles à l’armée russe. En Ukraine, les sanctions pour ce genre de crimes sont généralement sévères, avec des peines d’emprisonnement pouvant aller de 15 ans jusqu’à la perpétuité.

La déclaration du jour

« « La sécurisation de la chaîne d’approvisionnement en drones est essentielle au maintien de notre sécurité nationale. Cette enquête est un pas important dans la protection des Etats-Unis face aux risques que représentent des entités étrangères. » »

Le gouvernement américain a lancé jeudi une consultation publique qui pourrait mener à l’interdiction de la vente de drones commerciaux ou de pièces détachées provenant notamment de Chine ou de Russie, justifiant cette possibilité par les risques existants pour la sécurité nationale. La secrétaire au Commerce sortante, Gina Raimondo, a ainsi commandé une consultation publique, qui doit s’achever le 4 mars, et devrait permettre de renforcer les règles en terme d’approvisionnement afin d’éviter que des pièces ou appareils provenant « d’adversaires étrangers », citant explicitement la Chine et la Russie.

Selon le département du Commerce, qui est en charge de la consultation, ces appareils « peuvent donner à nos adversaires la possibilité de les contrôler à distance et les utiliser, avec un risque pour des données sensibles américaines ».

Le chiffre du jour

155. Comme le numéro d’une brigade que les enquêteurs ukrainiens ont dans leur viseur… Des investigations sur des cas d’abus de pouvoir et de désertions au sein de cette brigade dite « Anne de Kiev », en partie formée et équipée par la France, ont été lancées.

Cette brigade fait l’objet d’une controverse depuis son retour le mois dernier de France, où ont été formés 2.300 des 4.500 soldats qui la composent. Selon le journaliste ukrainien réputé Iouri Boutoussov, près de 1.700 soldats de la brigade ont déserté, pour la plupart avant même que leur unité ne soit déployée sur le front, et 50 durant la formation en France. Il a accusé mardi dans un long message sur Facebook le commandement militaire ukrainien d’avoir failli à la formation initiale de la brigade, qui s’est déroulée dans un « chaos organisationnel complet ».

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Les problèmes au sein de la brigade « Anne de Kiev » avaient déjà été dénoncés par la députée ukrainienne Mariana Bezougla, connue pour ses critiques virulentes du haut commandement militaire, qui avait évoqué début décembre une « brigade zombie » formée à des fins de « publicité ».

Le président français Emmanuel Macron avait rendu visite début octobre aux soldats de la 155e brigade ukrainienne lors de leur entraînement en France.

La tendance du jour

De nombreuses entreprises dans la région séparatiste prorusse de Transdniestrie en Moldavie sont à l’arrêt jeudi, a annoncé le dirigeant en charge de l’économie après la fin la veille des livraisons de gaz russe, vitales pour son demi-million d’habitants. « Toutes les entreprises industrielles sont à l’arrêt, à l’exception de celles engagées dans la production alimentaire », a déclaré Sergueï Obolonik, le représentant des séparatistes qui gère les dossiers économiques.

Le géant russe Gazprom approvisionnait jusqu’à présent la Transdniestrie en gaz via le fournisseur local Tiraspoltransgaz, sans qu’elle ne le paye. Or, la Transdniestrie n’étant pas reconnue par la communauté internationale, l’entité sécessionniste envoyait les demandes de paiement à Chisinau, faisant augmenter une dette envers Gazprom.

Face à cette situation inédite, l’état d’urgence a été décrété dès le 16 décembre en Moldavie, pour une durée de 60 jours. La Transdniestrie « traverse une situation difficile », avait averti le même jour le porte-parole du gouvernement moldave Daniel Voda, appelant la Russie à « cesser son chantage ».

Sur place, les 450.000 habitants sont invités à « s’habiller chaudement », à « se regrouper dans une seule pièce » et à ne pas utiliser des moyens de chauffage artisanaux pour prévenir les risques d’incendie, selon le communiqué d’une société d’énergie.

Le reste de la Moldavie reste épargné pour l’instant, notamment grâce à l’aide de la Roumanie voisine. Il ne reçoit déjà plus de gaz russe depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 mais dépend pour une grande partie de ses besoins en électricité de la centrale thermique de Cuciurgan, située en Transdniestrie.