Guerre en Ukraine : Kiev accuse la Russie d’envoyer des enfants en Corée du Nord
L’Ukraine a accusé la Russie d’avoir transféré des enfants ukrainiens enlevés vers des camps de « rééducation » en Corée du Nord, où ils seraient soumis à des programmes de « russification » et de « militarisation ». Kiev estime qu’au moins 20.000 enfants ukrainiens ont été « déportés » depuis février 2022, et que seuls 1.850 ont pu être localisés et rapatriés.
L’Ukraine a accusé jeudi la Russie d’avoir transféré des enfants ukrainiens enlevés dans les territoires occupés vers des camps de « rééducation » en Corée du Nord, où ils seraient soumis à des programmes de « russification » et de « militarisation ».
D’après le médiateur ukrainien pour les droits humains, Dmytro Loubinets, de nouvelles informations indiquent que certains mineurs, séparés de leurs familles depuis l’invasion russe, auraient été envoyés à près de 9.000 kilomètres de l’Ukraine. « Chaque enfant doit être retrouvé, protégé et ramené chez lui. Les enfants ukrainiens ne peuvent pas être utilisés comme instruments par l’agresseur », a-t-il déclaré.
Ces révélations apparaissent après une audition au Sénat américain, durant laquelle Kateryna Rachevska, responsable du Regional Center for Human Rights, a annoncé que son ONG avait identifié 165 camps de « rééducation » accueillant des enfants ukrainiens, situés en Russie, en Biélorussie, dans les zones occupées et désormais en Corée du Nord.
Elle a précisé qu’au moins deux enfants, originaires de Crimée et de Donetsk, avaient été envoyés dans un camp de Songdowon, en Corée du Nord. Ils y seraient exposés à un discours militaire idéologique, comprenant des leçons sur la manière de « détruire les militaristes japonais », et à des rencontres avec d’anciens combattants nord-coréens ayant participé en 1968 à l’attaque du navire américain USS Pueblo.
Kiev estime qu’au moins 20.000 enfants ukrainiens ont été « déportés » depuis février 2022, et que seuls 1.850 d’entre eux ont pu être localisés et rapatriés. En 2023, la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour « déportation illégale » de mineurs.
Moscou rejette ces accusations, affirmant avoir évacué des enfants « pour les protéger des combats » et assure organiser leur réunification familiale. Toutefois, cette question est devenue essentielle dans les négociations fragiles concernant un potentiel accord pour mettre fin au conflit. Mercredi, l’Assemblée générale de l’ONU a de nouveau exigé le retour « immédiat et inconditionnel » de tous les enfants ukrainiens transférés de force en Russie.

