Guerre en Ukraine : Gaz et électricité coupées et prix du blé… Les conséquences du conflit touchent l’Europe
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de l’actualité de ce vendredi 3 janvier, 1.045e jour de la guerre.
L’info du jour
La Transdniestrie, territoire séparatiste prorusse de Moldavie, a annoncé l’instauration de coupures de courant vendredi soir pour la population en raison de l’arrêt des livraisons de gaz russe. Ce petit territoire qui échappe au contrôle de la capitale Chisinau depuis la chute de l’URSS avait déjà mis à l’arrêt jeudi de nombreuses entreprises industrielles face au manque d’électricité. Cette fois, les habitants sont concernés.
Le dirigeant de ce territoire, Vadim Krasnosselski, a estimé sur Telegram que « la charge (sur le réseau) va continuer à augmenter ». Selon lui, plus de 3.000 foyers ont déjà été privés de lumière et de chauffage en raison d’incidents provoqués par la surcharge du réseau électrique.
Le géant russe Gazprom approvisionnait jusqu’à présent la Transdniestrie en gaz via le fournisseur local Tiraspoltransgaz, sans que cette société ne paye pour ces livraisons. La Transdniestrie n’étant pas reconnue par la communauté internationale, l’entité sécessionniste envoyait les demandes de paiement à Chisinau, faisant augmenter la dette de la Moldavie envers Gazprom.
Le conflit autour du montant de la dette à régler envers Gazprom – chiffrée à plus de 700 millions de dollars par Moscou mais estimée à seulement environ 9 millions par Chisinau – a poussé le géant russe à couper le robinet à partir du 1er janvier.
Le reste de la Moldavie est pour l’instant épargné par les coupures, notamment grâce à l’aide de la Roumanie voisine et après avoir pris des mesures drastiques pour réduire la consommation dans le pays.
La Russie a également cessé ses livraisons de gaz à l’Union européenne via l’Ukraine, après l’expiration d’un contrat de transit signé entre les deux parties fin 2019 et que Kiev a refusé de renouveler. Cet arrêt inquiète fortement plusieurs pays de l’Est de l’Europe, dont la Slovaquie.
La déclaration du jour
« « Trump peut être décisif […] dans cette guerre. Il peut nous aider à arrêter (Vladimir) Poutine. Il est très fort et imprévisible. » »
« J’aimerais vraiment que cette imprévisibilité du président Trump s’applique à la Russie », a esperé Volodymyr Zelensky. L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche suscite à Kiev l’espoir de décisions fortes, mais aussi la crainte d’une baisse du soutien financier et militaire américain, que le Républicain a critiqué à de nombreuses reprises.
Le président ukrainien a longtemps refusé de négocier une fin de la guerre avec Vladimir Poutine mais a récemment adouci sa position, acceptant notamment de renoncer temporairement à tenter de reprendre les territoires conquis par Moscou, en échange de garanties de sécurité de l’Otan et d’une augmentation des livraisons d’armes à Kiev.
Le chiffre du jour
5. Une journée particulièrement meurtrière sur le front… Des attaques russes ont tué vendredi au moins trois personnes en Ukraine, tandis que des tirs ukrainiens ont fait deux morts dans des régions russes frontalières, ont annoncé les autorités locales dans les deux pays.
Vendredi soir, une série de frappes de missiles ont touché la ville de Tchernigiv, dans le nord de l’Ukraine. « Une personne tuée, 4 blessées », a indiqué sur Telegram Dmytro Brijinskiï, chef de l’administration militaire de la ville de Tchernigiv, précisant que le bilan était provisoire.
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Tôt le matin, une autre attaque russe, de drones cette fois, avait atteint la région de Kiev, dans les environs de la capitale ukrainienne, faisant un mort.
Sur le sol russe vendredi, dans la région de Koursk, un homme a été tué par une attaque ukrainienne. Dans la région de Briansk, autre zone russe frontalière de l’Ukraine, un bombardement ukrainien au mortier sur le village de Kirillovka, a fait un mort, a annoncé son gouverneur, Alexandre Bogomaz.
La tendance du jour
Les prix des denrées alimentaires dans le monde ont diminué de 2,1 % en 2024 par rapport à l’année précédente, essentiellement du fait de la baisse des cours mondiaux des céréales et du sucre, selon la FAO.
Après la flambée des prix des céréales, et notamment du blé, dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine, les cours n’ont eu de cesse de baisser pour retrouver leurs prix d’avant-guerre sur les marchés internationaux.
En décembre 2024, les prix à l’exportation du blé sont demeurés globalement stables : « La pression à la baisse exercée par la faiblesse de la demande internationale et l’augmentation des disponibilités saisonnières provenant des récoltes en Argentine et en Australie ont été contrebalancées par des pressions à la hausse exercées par les mauvaises conditions des cultures d’hiver en Russie », explique le rapport mensuel de la FAO.
Les prix du riz ont légèrement baissé (-1,2 %) en décembre, sous l’effet d’un « ralentissement de la demande » de riz parfumé, mais ont légèrement augmenté sur un an (+ 0,8 %), notamment soutenus par les importations de plusieurs pays d’Asie au cours des neuf premiers mois de l’année 2024.
La baisse des prix du sucre est elle principalement due à des « exportations record du Brésil au cours de l’année » et à « des perspectives positives de l’offre mondiale pour la campagne 2024/25 ».
Ces baisses ont été en partie compensées par la hausse des cours des huiles végétales (+ 9,4 %), des produits laitiers (4,7 %, notamment portés par les prix du beurre) et des viandes (2,7 %).