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Guerre en Ukraine : Enfin un accord de trêve validé avec la Russie, mais pas tout à fait celui espéré

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mardi 25 mars 2025, 1.126e jour de la guerre.

Le fait du jour

A défaut d’un cessez-le-feu au sol et dans les airs, une trêve maritime a été obtenue. La Russie et l’Ukraine ont en effet accepté ce mardi, par l’intermédiaire des Etats-Unis, d’interrompre les hostilités en mer Noire. Chacun des deux pays a accepté d’« assurer la sécurité de la navigation, de supprimer l’usage de la force et d’empêcher l’utilisation de navires commerciaux pour des objectifs militaires en mer Noire », a indiqué la Maison Blanche dans deux communiqués distincts rendant compte des discussions ces derniers jours avec les Ukrainiens et les Russes en Arabie saoudite.

Kiev s’est engagé dans la foulée à « mettre en œuvre » les annonces de Washington. Les deux pays alliés se sont aussi mis d’accord pour impliquer des pays « tiers » dans la supervision d’une trêve, ce dont s’est aussi félicité le Kremlin.

Les Etats-Unis s’engagent par ailleurs, en ce qui concerne l’Ukraine, à « soutenir les efforts en vue d’échanges de prisonniers, de la libération de civils et du retour d’enfants ukrainiens déplacés de force ».

La Russie peut, elle, compter sur l’appui de la Maison Blanche pour « rétablir l’accès de la Russie au marché mondial pour les exportations de produits agricoles et d’engrais, réduire les coûts d’assurance maritime et améliorer l’accès aux ports et aux systèmes de paiement pour ces transactions », un grief majeur de Moscou après les sanctions radicales imposées à la suite de l’invasion de l’Ukraine.

La tendance

Si les accords annoncés ce mardi constituent une avancée significative sur le chemin de la paix, la mise en œuvre du cessez-le-feu partiel sur la mer Noire reste sujet à débat.

Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ce cessez-le-feu partiel est censé avoir commencé dès son annonce par Washington, donc ce mardi. Mais le Kremlin a prévenu, de son côté, qu’il n’entrerait en vigueur qu’après la « levée » des restrictions occidentales sur le commerce de céréales et d’engrais russes.

La déclaration du jour

« « Nous pensons que c’est un affaiblissement de position et un affaiblissement des sanctions » »

Les paroles sont signées Volodymyr Zelensky ce mardi soir. Si le président ukrainien a qualifié ces accords de « bonnes mesures », il a toutefois déploré que les Etats-Unis se sont dits prêts à aider la Russie à faciliter l’accès des produits agricoles et d’engrais russes aux marchés mondiaux. Cette possibilité n’était pas « dans notre agenda, la partie américaine l’a soulevée » lors de négociations à Riyad, a regretté Volodymyr Zelensky

Le chiffre du jour

400. C’est l’estimation du nombre de civils tués pendant l’occupation russe de la ville ukrainienne de Boutcha, il y a trois ans, dans les premières semaines de la guerre, avant que l’armée russe ne soit contrainte à se replier fin mars-début avril 2022.

Aujourd’hui, des proches des victimes craignent que l’empressement de Donald Trump à négocier une trêve ne vienne juguler les efforts pour trouver et punir les coupables de ce massacre.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

« Tu peux essayer de forcer la paix tant que tu veux, tordre les bras et forcer à la capitulation mais tant qu’il n’y a pas de justice, la blessure ne peut guérir », note le prêtre orthodoxe Andriï Galavine, se tenant prêt du mémorial derrière son église.

« Je n’ai aucun doute qu’un jour (justice) sera rendue. Trump n’est pas éternel », lâche Svitlana, veuve d’une des victimes. Ce qu’elle attend, c’est un procès public pour que « tout le monde voie à quoi amène la guerre, qui a amené la guerre et comment l’on punit afin que personne ne soit jamais plus tenté » de recommencer.

Si le massacre de Boutcha est le plus tristement célèbre et le plus documenté des carnages du conflit, il est loin d’être la seule atrocité dont sont accusés les militaires russes.