Guerre en Ukraine : Dix régions frappées par l’armée russe, Trump relance essais nucléaires
La Russie a lancé une attaque massive contre des sites énergétiques ukrainiens dans la nuit de mercredi à jeudi, faisant au moins quatre morts. Un Germano-Russe accusé d’avoir espionné pour le compte de la Russie a été condamné ce jeudi par un tribunal de Munich à six années de prison.

Vous avez manqué les derniers développements de la guerre en Ukraine ? 20 Minutes vous résume l’essentiel chaque soir. Voici les points clés de ce jeudi 30 octobre, 1.345e jour du conflit.
Le fait du jour
Une nouvelle journée tragique pour la population ukrainienne. La Russie a mené une attaque massive contre des installations énergétiques ukrainiennes durant la nuit de mercredi à jeudi, causant la mort d’au moins quatre personnes et engendrant d’importantes coupures d’électricité à travers le pays.
Au cours de la nuit, « l’ennemi a déployé plus de 650 drones et plus de 50 missiles de différents types » pour cibler des « installations énergétiques et des habitats ordinaires » dans dix régions d’Ukraine, a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Parmi les victimes, une fille de 7 ans est décédée à l’hôpital de Vinnytsia (centre-ouest) après avoir été blessée lors de la frappe.
Le ministère russe de la Défense a confirmé avoir exécuté une attaque « massive » contre des « entreprises militaro-industrielles » ainsi que « des infrastructures énergétiques qui soutiennent leur fonctionnement » et des « aérodromes militaires ». « Étant donné l’intensité des attaques des deux derniers mois, il est clair que la Russie vise à anéantir complètement le système énergétique de l’Ukraine », s’est alarmé le dirigeant du DTEK, le principal groupe énergétique ukrainien privé.
Par ailleurs, la Russie a déclaré avoir pris le contrôle de deux nouveaux villages dans le nord-est et le sud de l’Ukraine, où l’armée ukrainienne subit des pertes de terrain depuis plusieurs mois.
La déclaration du jour
« En raison des programmes d’essais menés par d’autres pays, j’ai demandé au ministère de la Guerre de commencer à tester nos armes nucléaires sur un pied d’égalité. Ce processus commencera immédiatement »
C’est Donald Trump qui s’exprime. Le président américain a ordonné ce jeudi la reprise par les États-Unis des essais d’armes nucléaires, interrompus depuis plus de trente ans, suite aux annonces de Vladimir Poutine sur le développement de nouvelles capacités nucléaires.
Cette annonce, brève, faite par le président américain en Corée du Sud quelques minutes avant sa rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping, s’inscrit également dans une volonté de fermeté vis-à-vis du Kremlin, alors que ses tentatives de mettre fin à la guerre en Ukraine stagnent. Donald Trump a justifié sa décision par la course aux armements de ses adversaires. « S’ils effectuent des essais, je suppose que nous devons en faire aussi », a-t-il déclaré.
Le chef de l’État a aussi revendiqué la suprématie américaine dans ce domaine. « Les États-Unis possèdent plus d’armes nucléaires que tout autre pays », s’est-il réjoui. « La Russie arrive en deuxième position et la Chine loin derrière en troisième, mais elle rattrapera son retard dans cinq ans », a-t-il ajouté.
Cette affirmation contredit les chiffres de l’Institut de recherche international pour la paix de Stockholm (Sipri), reconnu pour ses références, qui indique que la Russie détient 5.489 ogives nucléaires contre 5.177 pour les États-Unis et 600 pour la Chine.
Le chiffre du jour
6. C’est le nombre d’années de prison prononcé contre un Germano-Russe accusé d’espionnage en faveur de la Russie et de préparation d’actes de sabotage en Allemagne visant l’aide fournie à l’Ukraine, ce jeudi par un tribunal de Munich (sud).
Accusé d’avoir repéré des cibles potentielles, Dieter Schmidt a été reconnu coupable d’activités de renseignement et de « appartenance à un groupe terroriste à l’étranger ». Il a échangé des informations avec un individu affilié aux services de renseignement russes durant plusieurs mois, depuis octobre 2023.
Depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, l’Allemagne est devenue le principal soutien européen de Kiev, tout en étant une cible privilégiée pour des actes de sabotage, des campagnes de désinformation, d’intimidation et d’espionnage, qualifiés de « guerre hybride » attribuée au Kremlin. La Russie dément systématiquement être impliquée dans ces affaires.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
La tendance
Quelques dizaines de Russes se sont recueillis jeudi près de Moscou sur le site d’exécutions de masse durant la terreur stalinienne, certains exprimant leurs craintes d’un retour à des persécutions politiques à grande échelle dans le pays. Le régime du président Vladimir Poutine a considérablement renforcé sa répression à l’égard des voix critiques depuis le début de l’offensive lancée contre l’Ukraine en février 2022, condamnant des centaines de personnes à de longues peines de prison.
« On peut observer de nombreux signes préoccupants. Un retour est possible », estime Olga, une infirmière de 44 ans venue déposer des fleurs au mémorial de Boutovo, situé à 10 km au sud de Moscou, à l’occasion de la journée d’hommage aux victimes des répressions soviétiques, commémorée le 30 octobre en Russie.
En 1937 et 1938, plus de 20.000 personnes ont été exécutées par les services secrets soviétiques (NKVD) et inhumées dans des fosses communes sur le terrain d’entraînement militaire de Boutovo. Au cours de ces deux années, considérées comme le paroxysme de la Grande terreur stalinienne, plus de 750.000 citoyens soviétiques ont été exécutés et plus d’un million déportés dans les camps du goulag, selon les estimations des historiens.

