Guerre en Ukraine : Des relations entre Trump et Poutine moins cordiales et un caillou dans la chaussure de Zelensky

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce lundi 31 mars 2025, 1.132e jour de la guerre.
Le fait du jour
Vrai changement de ton ou théâtre diplomatique ? Le téléphone rouge est en stand-by. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, l’a confirmé ce lundi en indiquant qu’« aucun » nouvel appel entre Vladimir Poutine
et Donald Trump n’était « prévu pour l’instant » même si le « Tsar » reste « ouvert à tout contact » avec son homologue américain.
Cette précision arrive au lendemain des déclarations du milliardaire à la chaîne américaine NBC. Il a expliqué être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l’idée d’une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel Volodymyr Zelensky. Une sortie qui traduit l’impatience de Donald Trump qui avait promis durant sa campagne de régler le conflit russo-ukrainien « en 24 heures » et se heurte désormais aux exigences et à la temporisation de Vladimir Poutine.
« Nous continuons à travailler […] tout d’abord sur l’établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien », a martelé ce lundi Dmitri Peskov. « Le travail est en cours. Il n’y a pas encore de détails précis. Il s’agit d’un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi. De quoi faire, encore, trépigner le locataire de la Maison-Blanche.
La phrase du jour
« Qu’ils [les Etats-Unis] en arrivent à une attitude vraiment anti-européenne et se montrent solidaires des Russes au détriment des alliés de toujours, je ne parviens pas à comprendre, ça me rend malade » »
Ce commentaire dépité est celui de Willy Claes, l’ex-Secrétaire général de l’Otan qui s’alarme du spectaculaire revirement anti-européen des Etats-Unis de Donald Trump et juge « leur dédain incroyable ». Le Belge, aujourd’hui âgé de 86 ans, a connu Helmut Kohl, François Mitterrand et Bill Clinton, bref, un monde occidental jouissant de la protection bienveillante de Washington. Le monde d’avant.
Le chiffre du jour
160.000. Le nombre de jeunes russes appelés sous les drapeaux à l’occasion de la campagne de conscription militaire de printemps, dont Vladimir Poutine a donné le coup d’envoi. D’après le décret qu’il a signé, ces citoyens âgés de 18 à 30 ans seront appelés à servir sous les drapeaux entre le 1er avril et le 15 juillet de cette année. Ce type d’opération est organisé deux fois par an, au printemps et à l’automne. La campagne de printemps avait concerné 150.000 personnes en 2024, et 147.000 en 2023, selon l’agence d’Etat Tass.
« La prochaine campagne de conscription n’a aucun lien avec l’opération militaire spéciale en Ukraine », a toutefois assuré le ministère russe de la Défense dans un communiqué, en utilisant l’euphémisme imposé pour désigner la guerre en cours.
La tendance du jour
L’accord sur les minerais reste le gros caillou dans la chaussure de Volodymyr Zelensky, après la signature avortée pour cause d’altercation dans le Bureau ovale le 28 février. Il lui a valu dimanche de nouvelles menaces de Donald Trump. Ce dernier a averti le président ukrainien qu’il aurait de « gros problèmes » en cas de rejet de ce texte, décrit comme très désavantageux pour l’Ukraine par plusieurs médias occidentaux mais qualifié d’ « inacceptable » par des députés ukrainiens.
Du coup, comme Poutine pour le cessez-le-feu global, l’administration Zelensky temporise. Un haut responsable ukrainien a indiqué ce lundi que Kiev travaille sur ses propositions sur les minerais stratégiques et espère les envoyer à Washington cette semaine. Interrogée sur la menace de Trump, cette source a relativisé. « Je pense qu’il s’agit d’une sorte de malentendu », a-t-elle affirmé. « Une discussion de travail est en cours, après il y aura un projet [d’accord] commun ».
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L’Ukraine doit aussi pour cet accord composer avec ses alliés européens qui « s’intéressent » aussi aux minerais. Car, selon certains médias, les dispositions dictées par les Américains contredisent les engagements de Kiev vis-à-vis de l’Union européenne, à laquelle l’Ukraine espère adhérer. L’accord avec les Etats-Unis « doit tenir compte de nos obligations dans le cadre […] du rapprochement de l’Ukraine avec l’UE », précise le responsable ukrainien.