Guerre en Ukraine : Des civils tués en Russie et une journaliste se réfugie en France

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce lundi 2 mai 2025, au 1.167e jour de la guerre.
Le fait du jour
A quelques jours d’un cessez-le-feu annoncé par la Russie, le sang continue de couler dans chaque camp. Des attaques de drones ukrainiennes ont causé la mort de trois civils ce lundi dans la région russe de Koursk, a annoncé son gouverneur par intérim. Deux employées d’une société agricole ont ainsi été tuées lundi matin dans une attaque de drone contre une voiture, tandis qu’un homme de 53 ans a péri dans une attaque similaire, selon la même source. « L’ennemi continue d’effectuer des frappes ignobles contre notre territoire », a dénoncé le gouverneur, appelant les habitants de sa région à « une vigilance maximale ».
Les forces ukrainiennes avaient attaqué par surprise en août 2024 ce territoire frontalier de l’Ukraine, s’y emparant de quelque 1.400 kilomètres carrés. L’armée russe mène pour sa part une offensive de grande ampleur depuis 2022 en Ukraine, dont elle occupe près de 20 % du territoire. Après des mois de combats, la Russie a revendiqué fin avril avoir entièrement libéré la région de Koursk. Le président Volodymyr Zelensky a, quant à lui, assuré que les troupes ukrainiennes y poursuivaient des opérations.
Après des mois de silence, la Russie avait reconnu fin avril qu’un contingent de soldats nord-coréens avait pris part aux affrontements contre les unités ukrainiennes dans la région de Koursk.
La déclaration du jour
« « J’ai laissé ma mère de 96 ans en me disant que je ne la verrai plus jamais. Mais il était préférable de ne plus la voir en étant en liberté plutôt que ne plus la voir à cause de la prison » »
Les paroles sont signées Ekaterina Barabach. Cette journaliste et critique de cinéma russe, qui risquait jusqu’à dix ans de prison pour avoir dénoncé la guerre en Ukraine, a été exfiltrée de son pays vers la France par Reporters sans frontières (RSF), a annoncé lundi l’ONG lors d’une conférence de presse en sa présence.
Le service pénitentiaire fédéral russe avait annoncé le 21 avril qu’Ekaterina Barabach, 64 ans, était placée sur la liste des personnes recherchées. Elle avait disparu de son domicile le 13 avril, alors qu’elle était assignée à résidence dans le cadre d’une enquête pour diffusion de « fausses informations » sur l’armée russe. Cette mesure avait été ordonnée par un tribunal de Moscou après l’arrestation d’Ekaterina Barabach fin février.
Selon la journaliste, sa « chance » est justement d’avoir été assignée à résidence après son arrestation, plutôt qu’emprisonnée : « La prison en Russie, c’est pire que la mort », a-t-elle justifié, en assurant avoir pensé au suicide. « C’est pourquoi j’ai décidé de m’échapper. »
Le chiffre du jour
1,1 milliard d’euros. C’est le montant que prévoit de dépenser la Lituanie pour renforcer la protection de sa frontière avec la Russie et le Bélarus, notamment avec des mines antichars, a déclaré lundi le ministère de la Défense de ce pays du flanc oriental de l’Otan.
La Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, toutes limitrophes de la Russie, craignent d’être les prochaines cibles de ce pays si celui-ci remportait sa guerre contre l’Ukraine. Ces trois Etats baltes, d’anciennes républiques soviétiques, ont renforcé leur défense après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Ils ont également augmenté les mesures de sécurité à leurs frontières après un afflux de migrants, selon eux inspiré par Moscou.
Ce nouvel effort financier, étalé sur 10 ans, permettra à la Lituanie de « bloquer et de ralentir les actions d’États hostiles », a déclaré lundi le ministère de la Défense. Ce dernier a précisé que des « travaux intensifs » étaient en cours pour déterminer comment « assurer l’intégrité de la ligne de défense de la Baltique ». Il a ajouté que 800 millions d’euros, sur l’enveloppe totale de 1,1 milliard d’euros, seraient consacrés aux mines antichars.
La tendance
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il ne « croyait pas » que la Russie respecterait une trêve de trois jours pendant les célébrations de la Journée de la victoire – sur l’Allemagne nazie – de Moscou. « Ce n’est pas le premier défi, ni les premières promesses faites par la Russie de cessez-le-feu… Nous savons à qui nous avons affaire, nous ne les croyons pas », a déclaré Volodymyr Zelensky aux côtés du président tchèque Petr Pavel, lors d’un déplacement à Prague.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Vladimir Poutine a proposé une trêve de trois jours qui coïncident avec les commémorations russes du 9 Mai afin de, selon lui, tester la disposition de Kiev à faire la paix. Vladimir Poutine avait déjà décrété un court cessez-le-feu lors du week-end pascal en avril, qui avait conduit à une baisse des combats sans être totalement respecté par les deux camps. En mars, Moscou avait rejeté un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours proposé par Kiev et Washington.
« Aujourd’hui et tout au long de ces derniers jours, ils parlent de vouloir une sorte de cessez-le-feu partiel, mais il faut savoir, par exemple, que le nombre d’assauts aujourd’hui est le plus élevé de ces derniers mois », a déploré Volodymyr Zelensky, citant un rapport militaire qui fait état de plus de 200 attaques samedi.