Guerre en Ukraine : Des accusations de meurtres de civils et des soldats nord-coréens invisibles
Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce vendredi 31 janvier 2025, 1.073e jour de la guerre.
Le fait du jour
Les accusations sont d’une extrême gravité. La Russie a affirmé ce vendredi que l’armée ukrainienne avait tué 22 civils dans un village russe conquis par les forces ukrainiennes. L’Ukraine a pris le contrôle de dizaines de localités frontalières dans la région de Koursk, dans l’ouest de la Russie, depuis qu’elle y a lancé une offensive surprise en août, et affirme qu’environ 2.000 civils vivent encore dans les zones qu’elle occupe.
Le Comité d’enquête russe, qui avait annoncé le 19 janvier l’ouverture d’une enquête pour meurtre d’« au moins sept civils » dans le village de Rousskoïe Poretchnoïe, à 20 kilomètres de la frontière ukrainienne, a indiqué enquêter désormais sur le meurtre de « 22 habitants » commis, selon Moscou, entre septembre et novembre dernier. Parmi les victimes, dont les corps auraient été retrouvés dans les sous-sols de plusieurs maisons, figurent huit femmes qui auraient été violées avant d’être tuées, affirme le Comité d’enquête.
Les enquêteurs accusent cinq soldats ukrainiens d’être responsables de ces meurtres, affirmant que l’un d’entre eux, identifié comme Evguéni Fabrissenko, a été capturé lors des combats dans la région de Koursk. Le Comité a diffusé une vidéo de l’interrogatoire d’un homme présenté comme Evguéni Fabrissenko, qui avoue les faits reprochés. L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier ces affirmations.
La déclaration du jour
« Les autorités russes essayent de cacher le meurtre de leurs concitoyens […] qu’ils bombardent avec l’artillerie, qu’ils tuent avec l’aviation, en détruisant leurs maisons et en accusant les forces ukrainiennes. » »
Les paroles sont signées Oleksiï Dmytrachkivsky, porte-parole ukrainien dans la région de Koursk. Ce dirigeant dément les accusations portant sur les meurtres de 22 civils russes dans la région de Koursk.
« Il faut en parler, le montrer, malgré toute la surdité de la communauté internationale et sa mauvaise volonté face à ces atrocités », a, de son côté, réagit ce vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La Russie et l’Ukraine s’accusent mutuellement du meurtre de civils depuis le début du conflit il y a près de trois ans.
Le chiffre du jour
19. C’est le nombre de pays de l’Union européenne, dont la France et l’Allemagne, qui appellent la Banque européenne d’investissement (BEI) à financer davantage le réarmement face à la Russie, avant un sommet consacré à cette question lundi à Bruxelles.
Ces Etats membres, qui incluent notamment la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, demandent des « mesures décisives » pour « renforcer l’état de préparation et les capacités globales de l’Europe en matière de défense », dans un courrier daté de jeudi et rédigé à l’initiative de la Finlande.
L’organe de financement de l’UE, basé à Luxembourg, n’est pour l’instant pas autorisé dans le cadre de son mandat à financer des activités d’armement au sens strict, comme des munitions ou des missiles, afin de préserver l’excellente notation qui lui permet d’emprunter à bon compte.
La BEI dispose cependant d’une enveloppe de 6 milliards d’euros jusqu’en 2027 pour des prêts en faveur du développement de biens à double usage, comme des drones ou des véhicules dont certaines versions peuvent être déployées sur le champ de bataille. Les modalités d’attribution de ces prêts ont été assouplies l’an dernier. Mais il est « urgent de réaliser de nouveaux progrès », affirment les 19 pays.
La tendance
L’Ukraine estime que les militaires nord-coréens déployés dans la région russe de Koursk « ont été retirés » du fait des lourdes pertes que l’armée ukrainienne leur a infligées, a indiqué vendredi à l’AFP un porte-parole militaire.
Séoul, Kiev et Washington affirment que la Corée du Nord avait déployé, depuis octobre dernier, quelque 11.000 soldats dans cette région frontalière de l’Ukraine pour aider Moscou à y reprendre le territoire sous contrôle ukrainien depuis une offensive surprise en août.
« Ces trois dernières semaines, nous n’avons pas vu ou détecté d’activité ou d’affrontement armé avec les Nord-Coréens », a indiqué le colonel Oleksandre Kindratenko, porte-parole des forces spéciales ukrainiennes. Par conséquent « nous pensons qu’ils ont été retirés en raison des lourdes pertes qu’ils ont subies », a-t-il dit, interrogé par l’AFP sur des informations en ce sens du quotidien américain New York Times, qui s’appuyait sur des sources américaines et ukrainiennes non-identifiées.
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Le journal affirmait, lui, jeudi que les soldats nord-coréens n’avaient plus été vus sur le front depuis deux semaines. Oleksandre Kindratenko n’a cependant pas voulu estimer les pertes nord-coréennes. Il a également jugé que ces forces se retiraient pour « se remettre et pour être utilisées d’une autre manière ».
Moscou et Pyongyang n’ont ni admis ni démenti la présence de ces troupes sur les champs de bataille de la région de Koursk.