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Guerre en Ukraine : Dépressions, retards scolaires… Les blessures invisibles et indélébiles des enfants ukrainiens

Un seul chiffre révèle l’horreur de la guerre. Selon un rapport de l’Unicef dévoilé jeudi, un enfant sur cinq en Ukraine dit avoir perdu un parent ou un ami proche depuis l’invasion du pays par les troupes russes en 2022. Plus de 2.520 enfants ont été tués ou blessés depuis le début du conflit. Un chiffre qui ne se fonde que sur les victimes confirmées par l’ONU.

« Depuis trop longtemps, la mort et la destruction font partie intégrante du quotidien des enfants en Ukraine, déplore Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. Une telle violence engendre de la peur et des souffrances immenses et perturbe chaque aspect de leur vie. »

La guerre expose les enfants à de graves pertes et privations avec des conséquences à vie

Chaque aspect de leur vie, cela représente l’éducation ou la santé, puisque le rapport souligne l’endommagement et la destruction de plus de 1.600 établissements d’enseignement et de près de 790 établissements de santé. « La guerre expose les enfants et les adolescents à de graves pertes et privations, affectant leur développement et leur bien-être, et ce, à des étapes déterminantes de leur vie », exprime le communiqué.

Pour illustrer les conséquences graves qu’aura cette guerre sur les enfants, l’Unicef rappelle que « les expériences que vivent les enfants au cours des trois premières années de leur vie influent sur leur santé et leur apprentissage pour le restant de leurs jours. »

Les problèmes de santé mentale s’aggravent chez les adolescents

Selon l’organisation des Nations Unies, les parents ukrainiens disent se sentir « épuisés physiquement et émotionnellement », ce qui a des répercussions sur leur vie de famille. Les adolescents ne sont pas épargnés puisqu’un tiers d’entre eux disent avoir abandonné leurs activités habituelles en raison de la tristesse et du désespoir, deux émotions qui touchent davantage les filles.

Les problèmes de santé mentale des jeunes ukrainiens s’aggravent du fait de l’isolement. Beaucoup sont régulièrement contraints de se réfugier pendant des heures dans des caves où ils n’ont pas la possibilité de tisser des liens sociaux et d’apprendre. Près de 40 % des enfants étudient uniquement en ligne ou dans le cadre d’un mélange de cours en présentiel et à distance. Cette situation a de lourdes répercussions sur l’apprentissage, provoquant un retard scolaire moyen de deux ans en lecture et d’un an en mathématiques.

Des difficultés aussi pour les réfugiés

Des difficultés que connaissent également les 6,86 millions de réfugiés ukrainiens à travers le monde, dont près d’un million en Pologne.

Pour eux, l’accès à l’école reste un problème, explique le communiqué : « La moitié des enfants d’âge scolaire dans les pays d’accueil ne sont pas inscrits dans les systèmes éducatifs nationaux, ce qui les prive d’apprentissage et d’interactions avec leurs pairs, et les empêche de développer des compétences essentielles dont l’Ukraine aura impérativement besoin pour se relever. »

« Les enfants doivent systématiquement être protégés des effets de la guerre conformément au droit international humanitaire et au droit international des droits humains », rappelle Catherine Russell. « Surtout, les enfants en Ukraine ont besoin d’une paix durable, pour avoir la possibilité de réaliser leur plein potentiel. »