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Guerre en Ukraine : De nouvelles sanctions européennes tombent sur la Russie, Zelensky exaspéré

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce mardi 20 mai, au 1.182e jour de la guerre.

Le fait du jour

C’est désormais officiel. L’Union européenne a adopté ce mardi un 17e paquet de sanctions contre la Russie, qui cible de nouveaux navires pétroliers « fantômes » utilisés pour contourner les sanctions déjà existantes contre les exportations de pétrole russe, a annoncé la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. « D’autres sanctions à l’encontre de la Russie sont en préparation. Plus la Russie mènera la guerre, plus notre réponse sera sévère », a ajouté Kalla Kallas.

Ce nouvel ensemble, en discussions depuis plusieurs semaines, cible 189 nouveaux navires fantômes utilisés par la Russie et une trentaine d’entités accusées d’avoir aidé Moscou à contourner les sanctions déjà mises en œuvre. Ces nouvelles sanctions sont indépendantes de celles « massives » envisagées dans le cas où Moscou refuserait toujours un cessez-le-feu de 30 jours déjà accepté par Kiev et réclamé par ses alliés occidentaux.

A contrario, Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine, a indiqué que Donald Trump ne souhaitait pas imposer de nouvelles sanctions à la Russie car il « pense qu’à l’heure actuelle, si vous commencez à menacer de sanctions, les Russes cesseront de parler, et il est utile que nous puissions leur parler et les pousser à s’asseoir à la table des négociations ».

La déclaration du jour

« Il est évident que la Russie tente de gagner du temps afin de poursuivre sa guerre et son occupation »

Les paroles sont signées Volodymyr Zelensky ce mardi. Le président ukrainien considère que la Russie fait volontairement traîner les discussions en vue d’un cessez-le-feu afin de « poursuivre » son invasion de l’Ukraine, au lendemain d’un appel entre Vladimir Poutine et Donald Trump sans résultats tangibles.

Cet entretien téléphonique de deux heures entre les dirigeants russe et américain, trois jours après les premiers pourparlers de paix russo-ukrainiens depuis 2022, n’a débouché sur aucun calendrier, ni garantie, malgré l’optimisme affiché par Donald Trump.

Le chiffre du jour

1.200. C’est le nombre estimé d’abandons depuis le début de l’année au sein de brigade « Anne de Kiev », formée et équipée par la France pour soutenir l’Ukraine face à l’invasion russe. Ce chiffre, révélé par le média ukrainien Ukrainska Pravda, est pour le moins significatif si l’on tient compte que ses effectifs comptent moins de 5.000 soldats, dont environ la moitié ont été formés en France.

L’armée ukrainienne a d’ailleurs annoncé ce mardi lancer une inspection de la brigade célébrée par les présidents Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky. Mais depuis son déploiement sur le front, les controverses se multiplient. Outre les abandons de poste, elle aurait été touchée par des pénuries d’équipements, notamment des drones. Ukrainska Pravda a aussi révélé lundi que le colonel Tarass Maksimov, l’un des commandants de la brigade, était impliqué dans une affaire de paiements de primes fictifs et d’extorsion d’argent à ses troupes.

La tendance

La création d’un tribunal spécial pour juger l’invasion russe de l’Ukraine est un « pas positif », mais l’immunité prévue pour les trois plus hauts dirigeants russes en fonction, dont Vladimir Poutine, n’a « aucun sens », a déploré mardi une responsable d’Amnesty International.

Le tribunal, dont la création a été annoncée le 9 mai à Lviv par l’Ukraine et ses alliés européens, n’a pas publié ses statuts, mais « nous savons qu’ils envisagent l’immunité pour la troïka [chef de l’Etat, chef du gouvernement et chef de la diplomatie], ce qui ne fait aucun sens », a déclaré Veronika Velch, directrice Ukraine d’Amnesty international.

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« Donc, vous ne pouvez poursuivre ni Poutine ni (Sergueï) Lavrov, ni le Premier ministre tant qu’ils sont en fonction », a-t-elle poursuivi, relevant que le président russe pouvait encore rester des années au pouvoir.

Le tribunal, établi par le Conseil de l’Europe et l’Ukraine, aura pour objectif de juger le « crime d’agression », ce que ne peut faire la Cour pénale internationale (CPI). Si les détails de son fonctionnement et son statut n’ont pas été rendus publics, le Conseil de l’Europe rappelle sur son site « l’immunité personnelle » dont bénéficient les membres des « troïkas » jusqu’à ce qu’ils ne soient plus au pouvoir ou si leur immunité a été levée.