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Guerre en Ukraine : Attaque russe massive sur Kiev à l’aube d’un deuxième échange de prisonniers

Une attaque massive de drones et de missiles russes sur Kiev a fait au moins 15 blessés tôt ce samedi matin, jour où les deux belligérants doivent procéder à la deuxième phase d’un échange record de prisonniers. « La capitale et sa région subissent à nouveau une attaque massive de l’ennemi. Les systèmes de défense antiaérienne fonctionnent en permanence à Kiev et dans sa banlieue », a indiqué sur Telegram le maire de Kiev, Vitali Klitschko.

14 missiles, 250 drones

Les forces aériennes ont affirmé dans un communiqué avoir « abattu six missiles balistiques Iskander-M/KN-23 et neutralisé 245 UAV ennemis de type Shahed », sur un total de 14 missiles balistiques et 250 drones.

Des journalistes de l’AFP ont entendu des explosions dans la nuit. Le maire et l’administration civile et militaire de Kiev ont fait état de plusieurs incendies et de chutes de débris de missiles et de drones sur des immeubles dans un grand nombre de quartiers de la ville.

Plus tôt vendredi, deux personnes avaient été tuées dans des frappes russes sur le port d’Odessa (sud) et trois dans la région de Kherson (sud), tandis que l’armée russe a de son côté indiqué que l’Ukraine avait visé le territoire russe avec 788 drones et missiles depuis mardi, dont 776 ont été abattus.

Zelensky appelle à de nouvelles sanctions

« Seules des sanctions supplémentaires ciblant des secteurs clés de l’économie russe forceront Moscou à cesser le feu », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky samedi sur X, ajoutant que « la cause de la prolongation de la guerre se trouve à Moscou ».

« Si quelqu’un a encore des doutes sur le fait que la Russie veut poursuivre la guerre, qu’il lise les journaux », a réagi de son côté Katarina Mathernova, ambassadrice de l’UE en Ukraine.

Car ces attaques surviennent en plein échange de prisonniers, seul résultat tangible des premiers pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens, mi-mai à Istanbul, alors que la communauté internationale, Donald Trump au premier chef, répète sans cesse ses appels à un cessez-le-feu dans cette guerre d’invasion lancée par la Russie en 2022.

Le premier volet de l’échange, au format 1.000 pour 1.000, a porté vendredi sur 270 militaires et 120 civils de chaque camp. Les phases suivantes sont prévues samedi et dimanche.

Dans la région de Tcherniguiv, où étaient ramenés les Ukrainiens libérés par les Russes, des centaines de personnes, principalement des femmes, attendaient en brandissant des banderoles et des portraits, a constaté un journaliste de l’AFP. Certains criaient, pleuraient ou acclamaient d’une seule voix les bus remplis d’hommes amaigris, qui les saluaient en retour à travers les fenêtres.

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Mettre fin au « bain de sang »

L’échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat reste l’un des derniers domaines de coopération entre Kiev et Moscou, alors que la Russie occupe environ 20 % du territoire ukrainien.

L’échange de vendredi avait été annoncé par Donald Trump, qui a affirmé vouloir amener les deux belligérants à négocier pour mettre fin le plus vite possible au « bain de sang ».

« Félicitations aux deux parties pour cette négociation. Cela pourrait conduire à quelque chose d’énorme ??? », a écrit le président des Etats-Unis sur son réseau Truth Social.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant « les conditions d’un accord durable, global et à long terme sur le règlement » du conflit, qui sera transmis à l’Ukraine une fois l’échange de prisonniers finalisé.

Kiev doit faire de même pour ses propres conditions.