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Guerre du soja entre la Chine et Donald Trump : explications.

Chaque année, la Chine doit importer plus de 100 millions de tonnes de soja pour répondre à ses besoins alimentaires. D’après France Inter, le commerce de soja avec la Chine avait rapporté 13 milliards de dollars l’an dernier aux Etats-Unis, mais plus rien depuis près de six mois.


Elle importe plus de 100 millions de tonnes chaque année. Vous avez bien lu. Chaque année, la Chine doit importer plus de 100 millions de tonnes de soja pour satisfaire ses besoins alimentaires. Une partie est effectivement consommée par la population chinoise, sous forme de pousses, de tofu ou de lait. Toutefois, la majorité de ce soja est destinée à nourrir les vastes élevages de poules et de porcs que compte le pays.

Pendant longtemps, la Chine a acheté son soja aux plus grands producteurs, à savoir le Brésil (40 % de la production mondiale) et les États-Unis (25 %). Mais cela, c’était avant. Avant que Donald Trump n’impose des droits de douane excessifs aux pays concurrents, en particulier à la Chine. Ainsi, le régime de Pékin n’a pas acheté de soja américain depuis le mois de mai, comme le confirme l’American Soybean Association, citée par Politico.

### Un boycott qui inquiète

Cette situation place toute une filière dans une position délicate. « Nous dépendons du marché chinois. Et la raison pour laquelle nous dépendons tant de ce marché, c’est parce que la Chine consomme 61 % de la production mondiale de soja. Les États-Unis concentrent 25 % de la production mondiale. Mais actuellement, nous n’en vendons absolument pas en Chine », a déclaré Caleb Ragland, producteur et président de l’American Soybean Association, à nos confrères de News Nation. Ce véritable boycott fragilise les États-Unis et son président Donald Trump.

Pour se procurer du soja, la Chine a trouvé une alternative en se tournant vers le Brésil, qui représente à lui seul 40 % de la production mondiale. Cette monoculture s’avère particulièrement nuisible pour l’environnement, notamment pour la forêt amazonienne, menacée pour des raisons de rentabilité agricole. « Nous ne sommes pas compétitifs face au Brésil en ce moment. Les Chinois se tournent vers d’autres sources, car ils y trouvent des prix plus intéressants. Nous cherchons désespérément de nouveaux marchés », a ajouté Caleb Ragland.

### Un demi-million d’emplois menacés

Plus de 500 000 emplois seraient en danger en raison de cette crise. Selon France Inter, le commerce de soja avec la Chine avait rapporté 13 milliards de dollars aux États-Unis l’an dernier. Cependant, il n’y a plus eu d’échanges depuis presque six mois.

Les droits de douane appliqués à la Chine avaient été temporairement réduits le temps de négocier un accord avec le pays. Si aucun compromis n’est trouvé avant le 10 novembre, ces taxes entreront en vigueur. Cela aurait des conséquences non négligeables. Actuellement, ces droits s’élèvent à 30 %. Récemment, Donald Trump a indiqué qu’une partie des recettes des nouveaux droits de douane pourrait être redistribuée aux agriculteurs américains touchés « jusqu’à ce que les droits de douane deviennent favorables pour eux ».