Guerre au Proche-Orient : Israël bombarde un hôpital et des camps de réfugiés à Gaza, 11 morts « dont des enfants »
Le directeur de l’hôpital Kamel Adwan, dans le nord de la bande de Gaza, a été grièvement blessé dans la nuit de samedi à dimanche après une attaque de drone sur l’établissement, et onze Gazaouis ont été tués dans des frappes israéliennes, a indiqué la Défense civile du territoire palestinien. Le nord du territoire palestinien est le théâtre d’une offensive d’ampleur, lancée le 6 octobre par l’armée israélienne.
L’hôpital Kamel Adwan est l’un des derniers à encore fonctionner (quoique partiellement) dans le territoire palestinien en proie à une grave crise humanitaire. Hossam Abou Safiyeh a été blessé au dos et à la cuisse par des fragments de métal après une attaque sur le complexe hospitalier, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
« Les chars ne font pas dans le détail, ils tuent femmes et enfants »
Après avoir perdu beaucoup de sang, le médecin est désormais dans un état « stable », a rapporté Mahmoud Bassal, qui a précisé que des bombes avaient été lâchées par un drone israélien sur plusieurs parties de l’hôpital situé à Beit Lahia, dans l’extrême nord du territoire. Les équipes de cet hôpital ont rapporté plusieurs frappes sur l’établissement ces derniers jours, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) se disant « profondément préoccupée » par la situation de 80 patients, dont huit en soins intensifs, et du personnel.
Les hôpitaux de la bande de Gaza ont été touchés à de multiples reprises depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste sur Israël le 7 octobre 2023. L’armée israélienne affirme que le Hamas se sert de ces bâtiments comme bases, dissimulant ses activités au milieu des civils, ce que démentent le Hamas et des soignants.
Dimanche matin, la Défense civile gazaouie a aussi annoncé 11 morts, « dont des enfants », dans deux frappes aériennes sur des camps de réfugiés, al-Bureij et al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, et des tirs d’artillerie à Beit Lahia. Des témoins ont également rapporté à l’AFP d’intenses tirs d’artillerie dans la zone d’al-Mawasi.
« J’ai peur », déclare Rania Abou Jazar, 30 ans, qui a quitté son abri de fortune, une tente, au petit matin quand les tirs se sont intensifiés dans ce secteur. « Mes enfants ont faim, et le lait de ma fille Amal est resté dans la tente », explique-t-elle. « Si nous revenons, ils pourraient encore nous bombarder, les chars ne font pas dans le détail, ils tuent femmes et enfants ».