Guerre au Proche-Orient : 34 morts, des dizaines de disparus à Gaza après une frappe israélienne, selon la Défense civile
La Défense civile à Gaza a fait état dimanche d’au moins 34 morts, y compris des femmes et des enfants, et de dizaines de disparus dans une frappe israélienne sur un immeuble résidentiel à Beit Lahia dans le nord du territoire palestinien.
De son côté, l’armée israélienne a confirmé avoir conduit des frappes nocturnes dans la zone et affirmé qu’elles visaient des « cibles terroristes ».
Une frappe aérienne menée en pleine nuit
Après cette frappe aérienne menée en pleine nuit, au moins 34 corps ont été retirés des décombres du bâtiment de cinq étages détruit et des dizaines de personnes sont toujours sous les décombres, a déclaré Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.
Plus tôt dans la journée, alors que le bilan était encore de 26 morts, la Défense civile avait annoncé au moins 59 personnes piégées sous les gravats. « Les chances de sauver davantage de blessés diminuent en raison des tirs continus et des bombardements d’artillerie », a précisé Mahmoud Bassal.
Les images prises par un photographe de l’AFP montrent l’immeuble complètement rasé, laissant la place à un tas de ruines que des hommes déblaient à mains nues. On y voit aussi des corps enroulés dans des couvertures, évacués sur un chariot tiré par un âne.
Une opération terrestre d’envergure dans le nord de Gaza
Les forces israéliennes ont lancé le 6 octobre une opération terrestre d’envergure dans le nord de Gaza pour, selon elles, empêcher les combattants du Hamas de reconstituer leurs forces. L’opération a débuté à Jabalia puis s’est étendue à Beit Lahia.
« Des activités terroristes se poursuivent dans la région de Beit Lahia », a déclaré l’armée. « Dans la nuit, plusieurs frappes ont été menées contre des cibles terroristes dans la région », a-t-elle ajouté.
L’armée a aussi souligné que « des efforts constants ont été déployés pour évacuer la population civile de la zone de combat dans la région ».
Un « massacre »
« Toute la nuit, des obus ont été tirés sur nous et nous n’avons pas pu dormir. Le matin, ils nous ont lancé des tracts nous disant de partir », a déclaré Oum Mohammed Al-Debs, qui a fui Beit Lahia.
« Ils nous ont chassés de la zone où nous vivons […] et nous ont pris pour cible, alors nous sommes partis », a confié Mohammed Al-Madhoun, un autre habitant qui a aussi quitté la ville.
Dans un communiqué, le mouvement islamiste palestinien Hamas a condamné un « massacre » qui s’inscrit dans « la guerre génocidaire […] contre des civils non armés ».
« Appeler à une action immédiate »
« Nous estimons l’administration américaine pleinement responsable de la poursuite » de la guerre, a déclaré depuis Ramallah le porte-parole de la présidence de l’Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina, en citant les frappes sur Beit Lahia. Selon lui, les Etats-Unis permettent à Israël « d’échapper à toute responsabilité et d’outrepasser les résolutions du droit international » en raison de leur soutien politique.
Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a de son côté dit « appeler à une action immédiate » de la communauté internationale pour mettre fin aux « atrocités » commises notamment dans le nord de la bande de Gaza.
Ailleurs dans la bande de Gaza, la Défense civile a fait état dans la matinée de 20 Palestiniens tués dans des frappes israéliennes.
Près de 44.000 morts
La guerre a été déclenchée par l’attaque surprise perpétrée le 7 octobre 2023 par des commandos du Hamas dans le sud d’Israël, à partir de la bande de Gaza voisine.
Cette attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte réalisé à partir de chiffres officiels et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
La riposte israélienne dans le territoire palestinien a fait 43.846 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.