Guatemala : Cookies et café pour marquer le retour des expulsés des Etats-Unis

Arrivés par un vol spécial en provenance des Etats-Unis, les migrants guatémaltèques ont été accueillis à Guatemala City avec un geste surprenant : des cookies et du café, offerts dès leur descente d’avion, rapporte CNN. Si ce détail peut sembler anodin, il symbolise une tentative d’humaniser le processus de retour. Le vol, parti tôt le matin d’Alexandria, en Louisiane, n’a pas atterri au terminal des arrivées internationales, mais dans la section militaire de l’aéroport, où les passagers ont été accueillis par la vice-présidente guatémaltèque Karin Herrera.

Cette dernière, entourée d’autres responsables, a pris la parole pour leur souhaiter la bienvenue. « Nous sommes engagés envers leur intégrité et leurs droits fondamentaux. » Le processus d’accueil visait à rendre cette transition aussi fluide que possible. Les rapatriés, pour la plupart vêtus de survêtements gris et de chaussures sans lacets – confisqués par les autorités américaines pour des raisons de sécurité – ont reçu des collations et des documents d’identification temporaires.

« Les Etats-Unis semblent dangereux maintenant »

Undocumented (sans papiers) aux Etats-Unis, ils ne le sont donc plus sur leur sol natal, un contraste qui a été mis en avant par les responsables présents. Certains migrants, comme Sara Tot-Botoz, ont exprimé un soulagement de retrouver leur culture. « Ma première pensée a été de me changer et d’enfiler mes vêtements indigènes », a confié à CNN cette femme de 43 ans, qui a passé sept mois en détention aux Etats-Unis.

Après une longue séparation, Sara Tot-Botoz a retrouvé sa fille, qu’elle n’avait pas vue depuis dix ans. « Les Etats-Unis semblent dangereux maintenant », a-t-elle ajouté, expliquant qu’elle souhaite désormais rester dans sa communauté indigène.

Entre amertume et rêve persistant

Tous les rapatriés ne partagent pas ce sentiment. Fidel Ambrocio, 35 ans, qui a passé près de deux décennies aux Etats-Unis, ne cache pas sa frustration. Père de deux jeunes enfants nés sur le sol américain, il a été expulsé après avoir été arrêté pour une ancienne accusation d’intrusion. « Nous ne sommes pas des criminels », a-t-il affirmé, dénonçant une politique qui, selon lui, cible injustement des personnes comme lui.

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Certains migrants espèrent reconstruire leur vie au Guatemala en utilisant les compétences acquises à l’étranger, tandis que d’autres rêvent encore de l’American Dream. Mais l’accueil avec des cookies, bien que modeste, est perçu par beaucoup comme un petit geste de dignité dans une situation marquée par la perte et le déracinement.