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Groenland : Fiers de leur culture, les habitants inondent les réseaux d’un hashtag rigolo en riposte à Trump

Depuis quelques jours, un vent de fierté souffle sur les réseaux sociaux groenlandais. Comme le rapporte Courrier International en reprenant le journal Politiken, le hashtag #Kalaaliungaarama, qui signifie « Je suis Groenlandais, bien sûr que… », connaît un succès fulgurant. Il permet aux habitants de l’île de partager leurs spécificités culturelles et de revendiquer leur identité dans un contexte où le Groenland attire de plus en plus l’attention internationale.

Parmi les nombreuses publications, on retrouve des affirmations marquantes telles que : « Je suis Groenlandais, bien sûr que mon plat préféré est la peau de baleine » ou encore « Je suis Groenlandais, bien sûr que je vis dans le présent ».

« Préserver notre identité »

Le mouvement trouve un écho particulier dans le contexte géopolitique actuel. Depuis que Donald Trump a exprimé son intérêt pour l’achat du Groenland, l’île est sous les projecteurs. « Nous devons préserver notre identité et montrer que nous sommes un peuple fier et uni. C’est aux politiques de déterminer quel est notre meilleur avenir », explique Laali Bertelsen, une habitante de 38 ans.

Ce hashtag illustre aussi certains traits caractéristiques du peuple groenlandais. Taciturnes, les habitants privilégient le silence et la connexion avec la nature. « Nous sommes un peuple silencieux par rapport à d’autres en Europe, parce que nous éprouvons un besoin très fort de nous fondre dans la nature », souligne la Groenlandaise. Mais la communication passe autrement : « Si nous levons les sourcils, cela veut dire oui. C’est une tout autre façon de s’exprimer que celle au Danemark. »

Les personnalités locales s’y mettent

Repris par des personnalités locales, dont la chanteuse Julie Berthelsen et la députée Aaja Chemnitz, #Kalaaliungaarama est désormais encouragé par l’organisme touristique « Visit Greenland ». « En partageant les moments qui caractérisent notre quotidien et les valeurs qui nous lient, nous pouvons à la fois renforcer notre communauté et donner au reste du monde une idée de la réalité de la vie au Groenland », affirme l’institution dans un communiqué.

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Le hashtag prend également une dimension politique, notamment chez les jeunes. Inuujuk Petersen, 22 ans, chauffeur de taxi à Nuuk, y voit un signe de prise de conscience. « Nous n’avons pas l’habitude qu’il se passe autant de choses qu’actuellement. La politique est tout à coup devenue intéressante pour nous, les jeunes. Mais elle est aussi inquiétante. » Alors que les élections législatives approchent, il espère que le Groenland deviendra un jour indépendant, sans compromettre le niveau de vie.