Grâce à l’IA, il usurpe l’identité d’une femme pendant sept ans et drague des inconnus sur Internet
James Florence, un Américain de 36 ans, a récemment accepté de plaider coupable devant un tribunal fédéral du Massachusetts, reconnaissant avoir mené des campagnes de harcèlement et détenu de la pornographie juvénile. Comme le rapporte le Guardian, l’une de ses victimes n’est autre que l’une de ses anciennes amies, professeure dans une université. Pendant sept ans, le trentenaire a usurpé son identité pour créer des profils sur divers réseaux sociaux et sites de rencontres.
Tout était crédible
Concrètement, le prévenu a utilisé des plateformes d’intelligence artificielle pour concevoir des chatbots, chargés d’interagir avec les hommes souhaitant engager la conversation avec les faux profils de la professeure, qui contenaient néanmoins des photos bien réelles. Les chatbots répondaient parfois de manière explicite, en fournissant la véritable adresse la victime, accompagnée de la question suivante : « Pourquoi ne venez-vous pas ? ».
Pour que les profils soient plus crédibles, James Florence a fourni plusieurs informations personnelles aux chatbots, parmi lesquelles la date de naissance de son ancienne amie, sa situation familiale, ses passions, ses tenues vestimentaires ou encore son lieu de travail. Selon plusieurs documents judiciaires, il s’est par ailleurs introduit dans le domicile de la victime pour lui voler des sous-vêtements et les prendre en photo, afin d’alimenter ses conversations d’ordre sexuel. Plusieurs photos de la professeure ont également été retouchées de manière à la dénuder artificiellement.
Plusieurs hommes se rendent chez elle
Amadoués, plusieurs hommes se sont rendus au domicile de la professeure, qui vit un véritable cauchemar depuis le début de cette campagne de harcèlement. Elle et son époux ont rapidement prévenu les forces de l’ordre, tout en installant des caméras de vidéosurveillance et des clochettes sur les poignées de portes pour les avertir de tout mouvement suspect. Craignant pour sa sécurité, la victime sort désormais toujours avec une bombe lacrymogène et des couteaux.
L’ancienne amie du trentenaire ne serait pas sa seule victime, puisqu’il est accusé d’avoir ciblé six autres femmes, dont une mineure de 17 ans, en employant les mêmes techniques. « De plus en plus de gens utilisent l’IA pour rendre leurs abus plus efficaces et les dommages qu’ils causent plus étendus. Plus les gens ont accès à cette technologie, plus elle sera utilisée pour nuire aux gens », déplore Stefan Turkheimer, vice-président des politiques publiques chez Rainn, une organisation qui lutte contre la violence sexuelle.