Gisements gaziers en Méditerranéenne: la Turquie provoque de vives tensions

La Turquie multiplie les activités de forages gaziers en dépit des menaces de sanctions européennes.

Dans le salon de la famille Andoniadis, les images du Yavuz, imposant navire turc, tournent en boucle sur l’écran de télévision. « Regarde, ils envoient encore un bateau dans nos mers », peste Nicolas, le père, depuis son canapé. Inquiet des dernières incursions turques dans les eaux territoriales chypriotes, il suit de près les activités de forages gaziers lancées par la Turquie qui se multiplient depuis quelques mois. Comme beaucoup de Chypriotes grecs, il garde une forte rancœur contre le grand voisin turc depuis l’invasion de l’île en 1974 en réponse à la tentative de rattachement à la Grèce ; les récents développements ont ravivé son inimitié. « La Turquie refuse toute négociation et n’en fait qu’à sa tête. Qui pourra l’arrêter ? »

Les importants gisements gaziers découverts ces dernières années en Méditerranée orientale attisent la convoitise des pays riverains. La Turquie compte bien tirer son épingle du jeu et a lancé des activités de forage en collaboration avec la partie nord de l’île (la République turque de Chypre du Nord – reconnue uniquement par la Turquie). Cependant, l’absence de résolution de la question chypriote complique les opérations.

Installé aux abords de la ligne verte qui sépare Nicosie, la capitale disputée, le palais de la présidence chypriote turque ressemblerait presque à un cottage de la campagne anglaise. Mustafa Akinci, le président chypriote turc, regrette l’absence de collaboration sur les problématiques communes. « Si la question des ressources de gaz n’est pas utilisée …