Gaza : le Hamas libère quatre otages israéliennes
Quatre Israéliennes enlevées lors de l’attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas en Israël ont été libérées samedi par le mouvement palestinien après 477 jours de captivité dans la bande de Gaza et sont arrivées en Israël, selon l’armée.
Les quatre soldates ont été remises d’abord à la Croix-Rouge qui les a transférées à l’armée israélienne, dans le cadre d’un nouvel échange d’otages contre des prisonniers palestiniens. Selon l’armée, elles ont retrouvé leurs parents peu après leur arrivée sur le territoire israélien.
Israël doit libérer dans la journée 200 Palestiniens détenus dans ses prisons, selon des sources palestiniennes, conformément à l’accord de trêve dans la bande de Gaza, après plus de 15 mois de guerre.
Des bus transportant des prisonniers palestiniens libérés dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, et échangés contre des otages, ont quitté samedi deux prisons israéliennes, ont rapporté des journalistes de l’AFP. Les bus ont quitté la prison d’Ofer, en Cisjordanie occupée, et celle Kziot, dans le désert du Néguev.
Avant de monter dans les véhicules de la Croix-Rouge dans la bande de Gaza, les quatre otages ont été présentées sur un podium installé sur une place dans la ville de Gaza, au milieu d’une foule compacte encadrée par des combattants en treillis et cagoulés des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche militaire du Hamas, et des Brigades al-Qods, branche armée du Djihad islamique, selon un journaliste de l’AFP.
Souriantes, les quatre jeunes soldates en uniforme kaki qui semblent en bonne santé, ont salué brièvement la foule avant de descendre de l’estrade pour monter dans des camionnettes blanches.
Près d’une semaine après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu dans la bande de Gaza après plus de 15 mois de guerre entre le Hamas et Israël, globalement respecté, le mouvement islamiste palestinien a publié vendredi les noms des quatre femmes, âgées de 19 à 20 ans.
Selon le Forum des familles d’otages, il s’agit de Daniella Gilboa, Karina Ariev, Liri Albag et Naama Levy. Elles effectuaient leur service militaire, affectées à la surveillance de la bande de Gaza lors de leur enlèvement le 7 octobre 2023 pendant l’attaque des commandos du Hamas sur le sud du pays.
À Tel-Aviv, sur la place des Otages, des proches et sympathisants des quatre soldates ont poussé des cris de joie, certains étaient en pleurs en suivant en direct la libération des otages.
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Une otage civile toujours détenue
Israël a conditionné samedi le retour de déplacés palestiniens du sud vers le nord de Gaza à la libération d’une otage, Arbel Yehud, dont deux dirigeants du Hamas ont affirmé peu après à l’AFP qu’elle était en bonne santé.
Conformément à l’accord de trêve [avec le Hamas négocié par le Qatar avec l’aide des États-Unis et de l’Égypte, NDLR], Israël n’autorisera pas le passage de Gazaouis vers le nord de la bande de Gaza tant que la libération d’Arbel Yehud, une civile qui était censée être relâchée aujourd’hui, n’est pas arrangée, indique un communiqué du Bureau du Premier ministre israélien.
Deux dirigeants du Hamas ont indiqué à l’AFP qu’Arbel Yehud était vivante et en bonne santé. Elle sera relâchée à l’occasion du troisième échange prévu samedi 1er février, a affirmé l’un d’eux.
L’armée israélienne est très inquiète du sort des deux derniers enfants otages dans la bande de Gaza, a déclaré samedi son porte-parole, le contre-amiral Daniel Hagari, dans une déclaration télévisée après la libération de quatre soldates par le Hamas et le Djihad islamique.
Le Hamas n’a pas respecté […] son obligation de relâcher les [femmes otages] civiles en premier, a accusé de le contre-amiral Daniel Hagari.
Israël exige le retour […] de Shiri Bibas et de ses enfants, dont le sort nous préoccupe profondément, a déclaré l’amiral Hagari, en faisant référence à Kfir et à Ariel Bibas, âgés de 2 et 5 ans, enlevés avec leur mère le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.
Le Hamas affirme par voie de presse depuis le début de la semaine que selon les termes de l’accord de trêve, l’armée israélienne doit autoriser le passage de Palestiniens du sud de la bande de Gaza vers le nord au niveau du corridor de Netzarim, axe est-ouest tenu par l’armée israélienne et coupant le territoire en deux au nord de la ville de Nousseirat.
Selon un correspondant de l’AFP, des dizaines de familles de déplacées s’étaient rassemblées au plus près du corridor, au sud, dans l’espoir de pouvoir rentrer chez eux à Gaza-ville ou dans d’autres villes du nord de la bande de Gaza.
Mais tous les ordres que nous avons donnés [auparavant] sont toujours en vigueur, en particulier l’interdiction de s’approcher de l’axe de Netzarim, tant que son ouverture n’a pas été annoncée, a annoncé le colonel Avichai Adraee, porte-parole de l’armée israélienne pour le public arabophone
Libérations de 200 Palestiniens
Parmi les 200 Palestiniens qui doivent être libérés dans la journée par Israël, certains seront ramenés à Gaza et d’autres en Cisjordanie occupée. La liste comprend 120 condamnés à la réclusion à perpétuité, parmi lesquels 70 doivent être exilés hors des Territoires palestiniens, a précisé une source palestinienne.
Parmi eux figure Mohammed Tous, le Palestinien détenu le plus longtemps sans interruption par Israël, selon le Club des prisonniers palestiniens. Âgé de 69 ans, ce membre du Fatah, le mouvement fondé par Yasser Arafat, dirigeant historique des Palestiniens, est emprisonné depuis 1985.
Les 70 prisonniers palestiniens qui doivent être exilés sont arrivés samedi en Égypte à bord d’autobus après avoir été libérés par Israël, a annoncé un média proche du renseignement égyptien.
Ils ont été expulsés par Israël, a ajouté Al-Qahera News, précisant qu’ils seraient transférés dans des hôpitaux égyptiens pour y être soignés.
Trêve
Ce nouvel échange de prisonniers-otages intervient dans le cadre de la trêve entrée en vigueur dimanche après plus de 15 mois de guerre, et dont la première phase doit durer six semaines.
Cette première étape est censée permettre la libération de 33 otages contre quelque 1900 prisonniers palestiniens.
Après la libération de trois jeunes israéliennes otages à Gaza le 19 janvier, en échange de celle de 90 Palestiniens, en majorité des femmes et mineurs, il restera à l’issue de cet échange 26 otages israéliens libérables pendant la première phase de l’accord.
Tous les noms ont été communiqués mais sans ordre chronologique de libération, plongeant les familles des otages dans un doute insupportable.
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 91 sont encore à Gaza, dont 34 mortes selon l’armée.
D’autres ont été annoncées mortes par le Hamas mais sans confirmation israélienne.
Ramenez tous les otages, vivants et ceux qui malheureusement sont morts, exhortait Zahiro Shahar Mor, insistant pour que tous soient libérés dès la première phase, lors d’une nouvelle manifestation de soutien aux otages vendredi soir à Tel-Aviv.
C’est notre dernière chance, ajoutait ce proche d’un otage, alors que beaucoup craignent que le gouvernement de M. Nétanyahou ne reprenne les hostilités à Gaza sitôt la première phase terminée.
En représailles au 7 octobre, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza assiégée, qui a fait au moins 47 283 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas. L’opération a provoqué un désastre humanitaire.
La trêve, dans un territoire dévasté, est globalement respectée depuis dimanche, hormis quelques incidents. En moins d’une semaine, elle a permis l’entrée sur le petit territoire de plusieurs milliers de camions d’aide humanitaire.