G20 en Afrique du Sud : Un sommet sans Donald Trump, axé sur l’Ukraine
Le sommet des grandes économies du G20 s’est ouvert samedi à Johannesburg (Afrique du Sud) en l’absence du président américain Donald Trump, qui boycotte l’événement. Une déclaration des dirigeants présents a été adoptée « par consensus » dès le début du sommet, selon un haut responsable du ministère des Affaires étrangères, Clayson Monyela.
Le plan américain concernant l’Ukraine vient modifier l’agenda du sommet des grandes économies du G20, qui a débuté samedi à Johannesburg, en Afrique du Sud, malgré l’absence du président américain Donald Trump, qui boycotte cette réunion. Les pays européens intensifient leurs consultations pour élaborer une contre-proposition, selon des sources européennes.
Les dirigeants européens présents à Johannesburg prévoient de se rencontrer au cours de la journée pour discuter du plan américain visant à mettre fin à plus de quatre ans d’invasion russe en Ukraine, en consultation avec leurs homologues canadien, japonais et australien, comme l’a indiqué un responsable européen. « Nous travaillons à faire du plan américain quelque chose de valable sur la base de nos échanges précédents », a précisé une autre source européenne à l’AFP. Le chancelier allemand Friedrich Merz a déjà annoncé vendredi soir avoir « convenu des prochaines étapes » avec le président américain lors d’un entretien téléphonique.
Les éventuelles déclarations relatives au climat lors de ce G20 seront surveillées de près, alors que les négociations climatiques de la COP30 au Brésil rencontrent des difficultés concernant une éventuelle feuille de route pour sortir des énergies fossiles. L’UE a même suggéré la possibilité de quitter le sommet « sans accord ».
Le G20, qui rassemble 19 pays, l’Union européenne et l’Union africaine, représente 85 % du PIB mondial et environ deux tiers de la population mondiale.
Lors de son discours d’ouverture, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a souligné l’importance du multilatéralisme pour faire face aux défis mondiaux. « Les défis auxquels nous sommes confrontés ne peuvent être résolus que par la coopération, la collaboration et les partenariats », a-t-il déclaré. Ramaphosa peut d’ores et déjà se prévaloir d’une victoire pour ce premier G20 organisé en Afrique : une déclaration des dirigeants présents a été adoptée « par consensus » dès le début du sommet, comme l’a annoncé sur X un haut responsable du ministère des Affaires étrangères, Clayson Monyela. Cyril Ramaphosa s’est réjoui de ce « signal important que le multilatéralisme peut obtenir des résultats », bien que le texte n’ait pas encore été rendu public.
Pour sa présidence du G20 cette année, Pretoria a affiché, parmi ses priorités, la création d’un panel international sur les inégalités économiques, à l’image du GIEC pour le climat. L’allègement de la dette, les minerais de la transition énergétique, abondants sur le continent africain, ainsi que l’intelligence artificielle font également partie de l’ordre du jour du sommet, qui doit s’achever dimanche.
Les États-Unis ont fait opposition à la diffusion d’un communiqué final du G20, affirmant que leurs positions politique étaient « en désaccord » avec les priorités du sommet. À l’issue de la rencontre dimanche, l’Afrique du Sud doit céder la présidence tournante du G20 aux États-Unis, lors d’une cérémonie où Washington pourrait être représenté par un diplomate en poste en Afrique du Sud. L’administration Trump a exprimé son intention de recentrer le G20 sur les questions de coopération économique.

