France: Marine Tondelier, un nouveau visage pour le parti écologiste ?

Un nouveau visage pour le parti écologiste. En totalisant près de 47 % des voix lors du premier tour samedi 26 novembre, l’élue nordiste Marine Tondelier pourrait devenir la nouvelle secrétaire nationale du parti Europe Écologie-Les Verts. La candidate, soutenue par la direction sortante et favorite du scrutin, succéderait à Julien Bayou, fragilisé par des accusations de violences psychologiques contre une ex-compagne (ce qu’il conteste).
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Elle devance, et de loin, les cinq autres candidates qui briguaient le poste, notamment les deux figures médiatiques respectivement soutenues par Yannick Jadot et par Sandrine Rousseau, tous deux désavoués lors du congrès. Âgée de 36 ans, Marine Tondelier siège au conseil municipal d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), sa ville natale, depuis 2014 et au conseil régional des Hauts-de-France depuis 2021. Issue d’une famille aisée, elle s’est engagée en politique dès l’âge de 22 ans, en parallèle de ses études à l’Institut d’études politiques de Lille. Tour à tour collaboratrice de Cécile Duflot, directrice de campagne d’Éric Piolle lors des primaires des écologistes puis choisie par Yannick Jadot pour être porte-parole de sa campagne pour l’élection présidentielle de 2022, elle connaît par cœur le parti écologiste et ses féroces luttes internes. Si elle est élue à l’issue du second tour, le 10 décembre, Marine Tondelier s’efforcera de « refonder » le parti, après son score décevant de 4,6 % à la présidentielle.
Loin des « buzz » et de « la twitterisation » de la vie politique, qu’elle abhorre, la jeune femme défend une « écologie populaire » et rêve de « rassembler un million de sympathisants écologistes d’ici la fin de ce mandat ». Ce ne sera pas chose aisée : le parti ne compte pour l’heure que 11 000 adhérents, dont moins de la moitié (45 %) ont jugé bon de voter pour élire la nouvelle cheffe de leur parti. Et, au-delà du parti lui-même, trouver sa place au sein de la coalition hétéroclite de la Nupes semble une tâche de plus en plus ardue, compte tenu du comportement cannibale de La France insoumise et des dissensions internes qui se font criantes. Faire vivre une « écologie populaire » dans ce contexte a rarement semblé aussi difficile.