France: la gauche critique Reconquête!, le parti de Zemmour, à l’origine d’une série de « menaces » sur les réseaux sociaux contre une enseignante

L’enseignante devait emmener vendredi sa classe préparatoire Hypokhâgne du lycée Watteau de Valenciennes à la rencontre d’une association de soutien aux exilés, dans le cadre d’un projet pédagogique interdisciplinaire, intitulé +exil et frontières+ ».

Mais la sortie, dont les détails ont été livrés lundi sur les réseaux sociaux par le « réseau parents vigilants », proche du parti d’extrême droite Reconquête!, a été annulée « par sécurité » par le rectorat de Lille.

« Cette histoire est édifiante. Le parti de (Eric) Zemmour utilise les mêmes méthodes et intimidations que les islamistes radicaux pour faire pression sur les enseignants », a dénoncé le premier secrétaire du PS Olivier Faure sur Twitter, y voyant une « légitimation de la violence » qui s’est « soldée par un assassinat » dans le cas de Samuel Paty il y a deux ans.

Le professeur d’histoire-géographie de 47 ans a été poignardé puis décapité le 16 octobre 2020, près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), par un jeune homme radicalisé qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures de Mahomet en classe.

Le député écologiste Benjamin Lucas a demandé dans un communiqué « la dissolution du mouvement » de M. Zemmour, dénonçant les « mêmes procédés terrorisants que les islamistes, en faisant déferler en raid menaces et injures ». Il a appelé le gouvernement à « protéger les personnels éducatifs, les élèves et la communauté scolaire ».

A l’inverse, le député RN Sébastien Chenu a estimé sur le plateau de Public Sénat que « cette enseignante (avait) agi en militante et pas en éducatrice ». « Une enseignante doit transmettre un savoir, or aller trimballer des gamins dans un centre de migrants, c’est avoir une prise de position politique », a-t-il jugé.

« Reconquête a fait son devoir: alerter l’opinion publique », a réagi le parti d’Eric Zemmour dans un communiqué. « Une militante pro-migrants se sert de son statut d’enseignante pour endoctriner des élèves. C’est absolument insupportable au regard du principe de neutralité qui doit régir l’instruction de nos enfants ».

Le parti « se réserve le droit de saisir la justice contre le rectorat et l’établissement pour atteinte à l’obligation de neutralité de notre enseignement » et promet d’attaquer « toute personne accusant le mouvement de +menacer+ un enseignant ».