International

Fâché avec la Belgique, le Rwanda annonce la rupture de toutes ses relations diplomatiques

Tous les diplomates belges présents au Rwanda doivent désormais quitter le pays dans un délai de quarante-huit heures. Le pays a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant l’ex-puissance coloniale d’avoir « pris parti » pour Kinshasa « bien avant et pendant le conflit en cours » en République démocratique du Congo.

La Belgique, ancienne puissance coloniale à la fois de la RDC (ex-Zaïre) et du Rwanda, a été l’un des pays les plus critiques du Rwanda depuis que le mouvement antigouvernemental M23, soutenu par Kigali, a lancé en décembre une offensive éclair dans l’est de la RDC, qui l’a vu notamment s’emparer de Goma, capitale du Nord-Kivu, et de Bukavu, capitale du Sud-Kivu.

Décision « disproportionnée »

« Le gouvernement du Rwanda a notifié aujourd’hui le gouvernement de Belgique de sa décision de rompre les relations diplomatiques, avec effet immédiat », a déclaré le ministère rwandais des Affaires étrangères dans un communiqué. Une décision liée selon Kigali aux « tentatives pitoyables » de Bruxelles de « maintenir ses illusions néocoloniales ».

La Belgique a « regretté » la décision « disproportionnée » du Rwanda de rompre ses relations diplomatiques et va à son tour déclarer persona non grata les diplomates rwandais en poste sur son sol, a réagi le chef de la diplomatie belge Maxime Prévot. « Cette décision […] illustre que lorsque nous sommes en désaccord avec le Rwanda, il préfère ne pas dialoguer », a-t-il ajouté sur X.

Sanctions de l’UE

L’UE, pressée notamment par la Belgique, a adopté lundi des sanctions contre des personnalités rwandaises. Ces sanctions prévoient l’interdiction de se rendre dans l’UE ainsi qu’un gel des avoirs dans l’Union pour neuf personnes. Elles visent notamment des haut gradés de l’armée rwandaise et des cadres du M23, dont son chef Bertrand Bisimwa.

« Aujourd’hui, la Belgique a clairement pris parti dans un conflit régional et continue à se mobiliser systématiquement contre le Rwanda dans différents forums, utilisant mensonges et manipulations pour créer une opinion hostile injustifiée à l’égard du Rwanda, dans le but de déstabiliser le pays et la région », a accusé Kigali. « La décision d’aujourd’hui reflète l’engagement du Rwanda à protéger ses intérêts nationaux et la dignité des Rwandais, ainsi qu’à défendre les principes de souveraineté, de paix et de respect mutuel », ajoute le communiqué.