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États-Unis : Washington révoque le visa du président colombien.

Le département d’État a annoncé vendredi la révocation du visa du président colombien Gustavo Petro, l’accusant d’« actions téméraires et incendiaires » lors d’une manifestation propalestinienne à New York. Gustavo Petro a quitté les Etats-Unis vendredi soir pour Bogota et possède également la nationalité italienne, ce qui devrait théoriquement lui permettre d’entrer sur le sol américain sans visa.


Les relations entre les États-Unis et la Colombie viennent de subir un nouvel affront. Le département d’État a annoncé, vendredi, la révocation du visa du président colombien Gustavo Petro, lui reprochant d’avoir tenu des « actions téméraires et incendiaires » lors d’une manifestation propalestinienne à New York. Cette décision intervient alors que le chef de l’État participait à l’assemblée générale des Nations Unies. 20 Minutes vous en dit plus.

Pour quelles raisons le visa de Gustavo Petro a-t-il été révoqué ?

Le département d’État américain a justifié sa décision par les déclarations publiques du président colombien lors d’une manifestation propalestinienne à New York, en compagnie du musicien britannique Roger Waters. Gustavo Petro a notamment appelé à former une « armée de sauvetage du monde » qui devrait être « plus grande que celle des États-Unis » et a exhorté les militaires américains à « désobéir à l’ordre de Trump » pour « obéir à l’ordre de l’humanité ». Les autorités américaines ont jugé ces discours « téméraires et incendiaires », entraînant ainsi la révocation de son visa.

Quelle est la réaction de Gustavo Petro et de la Colombie ?

Selon la présidence colombienne, Gustavo Petro a quitté les États-Unis vendredi soir pour Bogotá. Il possède aussi la nationalité italienne, ce qui devrait lui permettre d’entrer sur le territoire américain sans visa. Le ministre colombien de l’Intérieur, Armando Benedetti, a critiqué la décision américaine sur X, arguant que le visa qui aurait dû être révoqué était celui du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, accusant Washington de protéger l’« empire » tout en s’en prenant au seul président capable de « lui dire la vérité en face ».

Quel contexte international explique cette tension ?

Les relations entre la Colombie et les États-Unis se sont fortement détériorées depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier. Gustavo Petro a demandé, mardi, à l’ONU l’ouverture d’une « procédure pénale » contre le président américain, en raison de frappes militaires dans les Caraïbes, que Washington a justifiées par un objectif de lutte contre la drogue. Historiquement, les États-Unis ont parfois accordé des visas à des chefs d’État mal vus, comme Fidel Castro ou Hugo Chavez. Cette année, le président iranien Massoud Pezeshkian a pu se rendre à New York, tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas a dû s’exprimer par visioconférence.

L’ONU devient-elle persona non grata pour Petro ?

Le siège de l’ONU à New York bénéficie de l’extraterritorialité, mais tous les chefs d’État doivent transiter par le territoire américain pour assister à l’assemblée générale annuelle, ce qui nécessite d’obtenir un visa américain. La révocation du visa de Gustavo Petro illustre la dépendance des dirigeants étrangers vis-à-vis des États-Unis pour participer physiquement aux débats internationaux et comment des tensions diplomatiques peuvent se traduire par des décisions administratives.