États-Unis : Une juge coupable d’avoir tenté d’empêcher l’arrestation d’un clandestin
Une juge a été reconnue coupable d’entrave à la justice dans le Wisconsin pour avoir aidé un immigrant en situation irrégulière à s’enfuir d’un tribunal. Sa sentence n’a pas encore été prononcée, mais elle risque jusqu’à cinq ans de prison pour ces faits.
Une juge reconnue coupable d’entrave à la justice au Wisconsin
Jeudi, une juge a été déclarée coupable d’entrave à la justice dans l’État du Wisconsin (États-Unis) pour avoir aidé un immigrant en situation irrégulière à fuir un tribunal, selon l’agence Associated Press.
Les événements se sont produits le 18 avril dernier. L’immigrant, âgé de 31 ans, devait comparaître devant la juge Hannah Dugan. Les autorités fédérales ont été informées de sa présence au tribunal ce jour-là, l’homme ayant déjà pénétré illégalement sur le territoire américain à deux reprises.
Elle fait sortir l’homme par une issue privée
En découvrant la présence des agents à l’extérieur de sa salle d’audience, la juge est sortie pour les confronter, arguant que leur mandat n’était pas suffisant pour agir, et les a redirigés vers le bureau du président du tribunal. Une fois qu’ils étaient partis, elle a rapidement mis fin à l’audience, expliquant à l’immigrant qu’il pourrait comparaître à nouveau en visioconférence.
Elle a ensuite utilisé une issue normalement réservée aux juges pour faire sortir l’homme et son avocat. Les agents l’ont aperçu dans le couloir et l’ont poursuivi à pied, avant de le rattraper à l’extérieur du tribunal. L’homme a été expulsé du territoire américain en novembre dernier.
Jusqu’à cinq ans de prison
La juge était poursuivie pour « entrave à la justice » et le délit de « dissimulation d’une personne en vue d’empêcher son arrestation ». Elle a été acquittée concernant la dissimulation. Sa peine n’a pas encore été prononcée, mais elle risque jusqu’à cinq ans de prison pour ces faits.
Cette affaire a accentué les tensions autour de la politique d’immigration de Donald Trump, l’administration qualifiant la mise en cause de la juge d’« activiste ». Pour les démocrates, l’administration cherche à en faire un exemple afin de dissuader les magistrats de s’opposer à elle. De son côté, le procureur a soutenu que cette affaire n’avait aucune dimension politique, affirmant que la juge n’était « certainement pas une personne malfaisante ». « Elle n’est pas non plus une martyre d’une quelconque cause supérieure », a-t-il ajouté.

