Etats-Unis : Trump et Mamdani se montrent d’accord à la Maison-Blanche
Donald Trump et Zohran Mamdani se sont montrés côte à côte dans le Bureau ovale vendredi, échappant à l’attente d’une réunion explosive après des mois d’attaques verbales. Zohran Mamdani prendra ses fonctions le 1er janvier et a qualifié la rencontre de « très productive » en indiquant que l’entretien n’avait pas porté sur les points de désaccord.
Tout le monde s’attendait à une réunion explosive après des mois d’attaques verbales pendant la campagne municipale de New York. Finalement, Donald Trump et Zohran Mamdani ont présenté vendredi une image d’apaisement dans le Bureau ovale. La scène semblait même irréelle : le président, qui avait un jour qualifié Zohran Mamdani de « mon petit communiste », et le futur maire de New York, qui l’avait traité de « fasciste » lors de son discours de victoire, se sont affichés côte à côte, souriants, s’échangeant même quelques tapes amicales sur le coude. « Je pense que vous allez avoir, je l’espère, un excellent maire », a déclaré Donald Trump. Il a promis de « aider à réaliser le rêve de tout le monde, avoir un New York fort et très sûr ».
Zohran Mamdani, qui prendra ses fonctions le 1er janvier, a qualifié la rencontre de « très productive ». Il a précisé que l’entretien ne portait pas sur leurs nombreux désaccords, mais sur leur objectif commun d’« être au service des New-Yorkais », en particulier sur la lutte contre la vie chère, qui était au cœur de sa campagne. « Je travaillerai avec lui sur tout programme qui profite aux New-Yorkais. Si un programme nuit aux New-Yorkais, je serai aussi le premier à le dire », a toutefois rappelé le démocrate.
L’échange a également permis d’aborder les propos de Zohran Mamdani, qui avait qualifié Donald Trump de « despote ». Le président, d’ordinaire rancunier, a choisi de demeurer léger. « On a dit de moi des choses bien pires que despote. Donc ce n’est pas si insultant que ça », a-t-il dit. Il s’est également réjoui de l’intérêt médiatique entourant cette rencontre, marquée par une présence inhabituelle de journalistes à la Maison-Blanche.
L’élection de Zohran Mamdani a été l’un des événements politiques majeurs de cette année. En remportant plus de 50 % des voix face à Andrew Cuomo, soutenu par Donald Trump, il a bénéficié d’une participation record de plus de deux millions d’électeurs, du jamais vu depuis 1969. Le président américain a souligné que « beaucoup » de ses propres électeurs auraient voté pour le démocrate, ce à quoi Zohran Mamdani a répliqué : « Un sur 10 », avant que Donald Trump ne conclue : « Ça me va. »
Alors que certains s’inquiètent de l’inexpérience du futur maire – son seul mandat étant d’élu de quartier à l’assemblée de l’État de New York – Zohran Mamdani a commencé à structurer son équipe. Il a choisi comme bras droit Dean Fuleihan, 74 ans, haut fonctionnaire aguerri de la politique locale, et a confirmé Jessica Tisch à la tête de la police. Réputée pour avoir contribué à faire reculer la criminalité, elle entretient par ailleurs des liens amicaux avec Ivanka Trump, que le président a qualifié de « bon signe ».
Pour Grant Reeher, professeur de politique à l’Université de Syracuse, le maintien de certains cadres de l’administration sortante reflète une volonté de stabilité. « Bien qu’il n’ait abandonné aucun de ses objectifs politiques, le fait qu’il conserve certains hauts responsables semble indiquer que sa révolution aura des garde-fous », a-t-il expliqué. Une approche prudente alors que le nouveau maire ne peut se permettre une rupture totale avec la Maison-Blanche, Donald Trump ayant déjà menacé par le passé de couper des fonds fédéraux à New York ou d’y déployer la Garde nationale. Cette idylle face caméra durera-t-elle ? Réponse dès le 1er janvier.

