Etats-Unis : Trump désigne le fentanyl comme une « arme de destruction massive »
Donald Trump a déclaré que le décret qu’il allait signer classait formellement le fentanyl comme une arme de destruction massive. En 2024, selon les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), environ 80.000 décès par overdose ont été enregistrés aux Etats-Unis, dont près de 48.000 étaient liés aux opioïdes de synthèse.
Donald Trump a franchi une nouvelle étape dans la lutte fédérale contre le narcotrafic. « Avec le décret que je vais signer aujourd’hui, nous classons formellement le fentanyl comme une arme de destruction massive, ce qu’il est », a déclaré le président des États-Unis. Comparant ses effets à ceux d’un arsenal militaire, il a ajouté : « Aucune bombe ne fait ce que (cette drogue) fait : 200.000 à 300.000 personnes meurent chaque année ». Cette estimation dépasse largement les chiffres officiels les plus récents.
D’après les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), environ 80.000 décès par overdose ont été enregistrés aux États-Unis en 2024, dont près de 48.000 étaient liés aux opioïdes de synthèse, en premier lieu le fentanyl. Le décret présidentielle indique que cette substance « s’apparente davantage à une arme chimique qu’à un stupéfiant », une formulation destinée à justifier un cadre juridique et opérationnel renforcé.
### La « sécurité nationale » menacée selon Trump
Le texte souligne la responsabilité des réseaux criminels organisés, estimant que « la fabrication et la distribution de fentanyl […] menacent notre sécurité nationale et alimentent l’anarchie » sur le continent américain, y compris « à nos frontières ». Dans ce contexte, Washington a déjà classé plusieurs cartels comme « organisations terroristes étrangères » et a renforcé son dispositif militaire antidrogue, notamment dans les Caraïbes et le Pacifique, avec des opérations navales, aériennes et des frappes visant des embarcations suspectes.
Cette stratégie est accompagnée d’une pression diplomatique accrue, particulièrement contre le Mexique et le Venezuela. Caracas est accusé par l’administration Trump d’être impliqué dans le narcotrafic, bien que de nombreux experts soulignent que le pays ne produit pas de fentanyl et n’est pas la principale source des drogues entrant aux États-Unis. Le gouvernement de Nicolás Maduro rejette ces accusations et dénonce une tentative de déstabilisation politique de la part de Washington, dans un contexte d’embargo en vigueur depuis 2019.
### Une nouvelle législation sur la marijuana
Parallèlement, Donald Trump a surpris en se montrant ouvert à une évolution sur un autre front. Il a signalé que son gouvernement « envisageait » un assouplissement des restrictions fédérales sur la marijuana, en envisageant une reclassification en tant que drogue moins dangereuse.
« Beaucoup de gens souhaitent cette reclassification, parce qu’elle permettrait de mener d’énormes quantités de recherches qui ne peuvent pas être réalisées tant qu’il n’y a pas de reclassification », a-t-il déclaré, marquant un contraste net avec la ligne dure adoptée contre les opioïdes de synthèse.

