Etats-Unis : Trump déploie un porte-avions en Amérique latine contre le narcotrafic
Le Pentagone a annoncé le déploiement du porte-avions USS Gerald R. Ford pour renforcer les opérations militaires américaines menées depuis septembre contre des embarcations soupçonnées de trafic de drogue dans les Caraïbes et le Pacifique. Depuis le début du mois, dix frappes aériennes ont été menées par les Etats-Unis, causant la mort d’au moins 43 personnes, dont la dernière visait une embarcation du gang vénézuélien Tren de Aragua.
L’administration de Donald Trump intensifie sa « lutte contre le narcoterrorisme ». Le Pentagone a annoncé vendredi le déploiement du porte-avions USS Gerald R. Ford pour renforcer les opérations militaires américaines lancées depuis septembre contre des embarcations suspectées de trafic de drogue dans les Caraïbes et le Pacifique. Cette décision provoque des réactions diplomatiques vives en Amérique du Sud.
Depuis le début du mois, les Etats-Unis ont mené dix frappes aériennes, dont neuf dans les eaux caribéennes et une dans le Pacifique, causant la mort d’au moins 43 personnes. La dernière opération, réalisée dans la nuit de jeudi à vendredi, a ciblé un bateau du gang vénézuélien Tren de Aragua. « Sur ordre du président Trump, le ministère de la Guerre a mené une frappe létale contre une embarcation utilisée par Tren de Aragua », a déclaré le ministre de la Défense Pete Hegseth sur le réseau X, en accompagnant son message d’une vidéo nocturne montrant la destruction du navire.
Le Pentagone justifie l’envoi de l’USS Gerald R. Ford par l’objectif de « déjouer le trafic de stupéfiants » et de renforcer « la capacité des Etats-Unis à détecter, surveiller et stopper acteurs et activités illicites ». D’après le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, cette opération s’inscrit « en soutien aux directives du président Trump de démanteler des organisations criminelles transnationales et de lutter contre le narcoterrorisme pour défendre le territoire national ». Jusqu’ici, seuls des avions de chasse et des navires de patrouille avaient été déployés.
Cependant, cette montée en puissance militaire inquiète les voisins des Etats-Unis. Le Venezuela accuse Washington de vouloir « déstabiliser le pouvoir du président Nicolás Maduro ». Au Brésil, le conseiller spécial du président Lula, Celso Amorim, a mis en garde contre une escalade. « Nous ne pouvons pas accepter une intervention extérieure. Ça pourrait enflammer l’Amérique du Sud et conduire à une radicalisation politique dans tout le continent. » Les tensions régionales se sont accentuées après le survol de la mer des Caraïbes par un bombardier américain B-1B, observé au large du Venezuela jeudi, un vol que Donald Trump a depuis démenti.
Vendredi soir, le département du Trésor américain a également annoncé des sanctions contre le président colombien Gustavo Petro, son épouse, son fils et le ministre de l’Intérieur Armando Benedetti, les accusant de passivité face au narcotrafic. « Depuis l’entrée en fonction du président Gustavo Petro, la production de cocaïne dans le pays a atteint des niveaux record des dernières décennies, se déversant aux Etats-Unis pour empoisonner des Américains », a déclaré le secrétaire au Trésor Scott Bessent.

