Etats-Unis : Robert Kennedy Jr. veut combattre les institutions qui « volent la santé » des Américains

Robert Kennedy Jr, connu pour ses prises de position antivaccins, a été confirmé comme ministre de la Santé de Donald Trump. Dès sa prestation de serment, il a fustigé les institutions sanitaires américaines, les accusant de « voler la santé » des enfants et promettant de les réformer en profondeur.
Jeudi, dans le Bureau ovale, il a affirmé que « Dieu [lui] a envoyé le président Trump », qu’il voit comme l’homme capable de remettre en question les dogmes du système de santé. « Nous avons besoin de quelqu’un qui soit prêt à intervenir et qui ait la volonté, les tripes et la force de remettre en question les orthodoxies », a-t-il déclaré, estimant que Donald Trump « a prouvé encore et encore qu’il était ce héros ».
Une nomination jugée « dangereuse »
Le président américain, de son côté, a assuré que son nouveau ministre saurait restaurer la confiance des Américains dans les autorités sanitaires. « Les Etats-Unis dépensent plus d’argent pour la santé que n’importe quel autre pays sur Terre. Mais nous sommes de plus en plus malades chaque année », a-t-il martelé, convaincu qu’il n’y avait « pas de meilleure personne » que Robert Kennedy Jr pour changer la donne.
L’arrivée de Robert Kennedy Jr au ministère de la Santé suscite une vive opposition dans la communauté scientifique. Ses prises de position répétées contre la vaccination – du Covid-19 aux liens présumés entre vaccins et autisme – ainsi que ses déclarations remettant en cause la nature virale du sida lui ont valu de nombreuses critiques. Paul Offit, directeur du Vaccine Education Center à l’hôpital pour enfants de Philadelphie, s’est alarmé de cette nomination : « C’est un homme terrifiant, dangereux, et je pense qu’il fera du mal. »
Le nouveau ministre nuance ses propos
Face à la controverse, Robert Kennedy Jr a tenté de nuancer ses propos, assurant jeudi avoir une approche « de bon sens » sur la vaccination et défendant le principe du « consentement éclairé », sous-entendant que celui-ci n’était pas suffisamment respecté jusqu’à présent.
Si ses positions sur les vaccins inquiètent, certaines de ses initiatives, comme sa volonté de lutter contre la malbouffe et l’obésité infantile, trouvent un écho favorable chez des figures politiques des deux camps.
Un ministre offensif et un Sénat divisé
Robert Kennedy Jr prend la tête d’un ministère comptant plus de 80.000 employés, avec l’ambition déclarée de s’attaquer aux « institutions qui volent la santé de nos enfants ». Il a comparé son combat à celui que Donald Trump mène contre l’USAID, qualifiée de « sinistre organe de propagande du totalitarisme ».
Notre dossier sur Donald Trump
Sa confirmation au Sénat a été âprement disputée, les démocrates s’y opposant fermement. Mais grâce à la majorité républicaine, Robert Kennedy Jr a réussi à décrocher son poste. Avec cette nomination, Donald Trump fait un pari risqué : offrir à un personnage sulfureux un poste clé pour la santé des Américains. Reste à voir si Robert Kennedy Jr mettra en œuvre ses promesses radicales ou s’il devra composer avec une opposition scientifique et politique déterminée.