Etats-Unis : Qui est le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui a engagé un bras de fer avec Donald Trump ?
Il est au centre de toutes les attentions avec les actuelles manifestations à Los Angeles et les attaques personnelles de Donald Trump : Gavin Newsom, le gouverneur de Californie. Ce dernier, qui fait face à un test d’envergure, tente par ailleurs de s’ériger en opposant principal à Donald Trump. Vendeur, homme d’affaires et carrière politique… 20 Minutes vous propose un portrait de ce démocrate de 57 ans.
Gavin Newsom a, malgré tout ce qui l’oppose au président des Etats-Unis, un point commun avec lui : le sens des affaires. Comme l’a repéré TF1, il a été diplômé en sciences politiques de l’université de Santa Clarita, en Californie, et est devenu vendeur de prothèses pédiatriques. Il s’est ensuite lancé dans le secteur viticole avec PlumpJack Winery. La société, fondée avec le soutien de Gordon Getty, un ami de son père, a connu un véritable succès. Il a cependant décidé de revendre son business en 2004, pour se lancer en politique.
D’homme d’affaires à homme politique
Après avoir été le plus jeune conseiller municipal de l’histoire de San Francisco à 30 ans, Gavin Newsom succède en 2004 à Willie Brown, premier maire noir de la ville. Il a notamment fait campagne sur un programme de lutte contre le mal logement ainsi que sur l’environnement, voulant faire de San Francisco « la capitale du recyclage ». Un mois après avoir pris ses fonctions, il légalise le mariage homosexuel dans sa ville, malgré les oppositions, notamment de la Cour suprême locale. Il sera réélu en 2007.
A partir de 2011, Gavin Newsom devient lieutenant-gouverneur, président du Sénat de l’État le plus riche des États-Unis, avant d’être élu huit ans plus tard, à la tête de la Californie. Une procédure de révocation est intentée contre lui à la suite d’une pétition, lancée en février 2020, qui lui reproche, entre autres, d’être favorable à l’immigration illégale. A l’issue du vote un an et demi plus tard, sa destitution est rejetée avec un soutien de plus de deux tiers des électeurs.
Durant son mandat à la tête de San Francisco, Gavin Newsom a été marié à Kimberly Guilfoyle, une ex-procureure devenue journaliste sur la Fox News. Cette dernière partage désormais la vie du fils aîné de Donald Trump, Donald Trump Jr.
Le gouverneur démocrate s’est remarié en 2008 avec Jennifer Siebel, une réalisatrice de documentaires, avec qui il a quatre enfants.
La guerre avec Trump
La guerre avec Donald Trump a commencé dès son premier mandat, pendant lequel la Californie a engagé plus de cent procédures judiciaires contre ses politiques. En novembre dernier, le républicain avait déjà qualifié le gouverneur de « racaille », l’accusant d’« arrêter toutes les choses géniales qui peuvent être faites pour rendre sa grandeur à la Californie » lorsque Gavin Newsom avait affirmé se « tenir aux côtés des États de tout le pays pour défendre » la Constitution et « faire respecter l’État de droit ».
Depuis que des manifestations contre des arrestations de migrants clandestins ont éclaté vendredi à Los Angeles, le gouverneur de 57 ans accuse le président des Etats-Unis d’attiser les tensions avec sa décision de déployer des milliers de soldats dans la mégapole californienne. Selon lui, le déploiement de centaines de militaires d’active des Marines assouvit ainsi « le fantasme fou d’un président dictatorial ». De son côté, Donald Trump répète à l’envi que Gavin Newsom fait du « boulot horrible » et a encore affirmé lundi qu’une arrestation du gouverneur pour entrave aux opérations d’arrestations de migrants serait « super ».
Pour Jeff Le, un ancien responsable auprès du gouverneur démocrate Jerry Brown en Californie, « chaque crise politique est une opportunité politique ». La situation actuelle à Los Angeles est donc « un cadeau potentiel pour le gouverneur, pour souligner les différences flagrantes » entre lui et Donald Trump, estime-t-il. Le ton de défiance adopté par Gavin Newsom devrait ravir la base démocrate, assure en outre Jeff Le, celle-ci cherchant « désespérément un battant ».
Du chemin à faire avant d’espérer un succès dans la course à la Maison-Blanche
En six ans à la tête de la Californie, Gavin Newsom a mis l’accent sur certaines priorités de la gauche américaine comme le droit à l’avortement, mais s’est clairement positionné en tant que modéré. Depuis quelque temps, il tente de se faire connaître du reste du pays, comme avec ce débat l’an dernier l’opposant au gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, sur Fox News, la chaîne favorite des conservateurs aux Etats-Unis.
Mais Gavin Newsom s’est aussi attiré des critiques de son propre camp, qui lui reprochent notamment ses politiques de répression envers les campements de sans-abri, nombreux en Californie. Certains lui tiennent rigueur aussi de sa proximité affichée avec certains républicains, une critique mise en exergue par son lancement en mars d’un podcast où il invite certaines personnalités de droite, comme l’influenceur conservateur Charlie Kirk.
Notre dossier sur les Etats-Unis
Un sondage Economist/YouGov paru la semaine dernière montrait que Gavin Newsom avait également du chemin à faire avant d’espérer un succès dans la course à la Maison-Blanche, puisque sa cote de popularité était de -13 points, contre les -7 points de Donald Trump.
