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États-Unis : L’Utah devient le premier État à interdire le fluor dans l’eau potable

C’est une première aux États-Unis. Le gouverneur de l’Utah a signé jeudi une loi interdisant l’ajout de fluor dans l’eau potable, mesure qui entrera en vigueur le 7 mai prochain. La fluoration de l’eau, en place depuis 1945 dans une majorité du pays, vise à prévenir les caries dentaires.

Le texte a été porté par des élus républicains, soutenus par Robert Kennedy Jr, le ministre de la Santé de l’administration Trump, ouvertement opposé au fluor depuis plusieurs années. D’autres États conservateurs, comme le Dakota du Nord, le Tennessee ou le Montana, envisagent de suivre l’Utah.

Un lien (contesté) entre faible QI et fluor dans l’eau

Introduite en 1945, la fluoration a été qualifiée de « succès majeur de santé publique » par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Elle concerne aujourd’hui environ deux tiers des Américains, soit 200 millions de personnes.

Le fluor, naturellement présent dans l’eau, est reconnu pour renforcer l’émail et limiter les caries. Mais certains chercheurs alertent désormais sur des effets neurotoxiques possibles, notamment chez les enfants. Plusieurs études ont récemment relancé le débat. En janvier, une publication dans la revue JAMA Pediatrics évoquait une « association statistiquement significative » entre une forte exposition au fluor et des QI plus bas. Déjà en 2023, un rapport officiel du ministère de la Santé parlait d’un « degré modéré de confiance » dans ce lien.

Un débat qui divise les experts

L’Organisation mondiale de la santé fixe à 1,5 mg/l le seuil de sécurité, contre 0,7 mg/l recommandé aux États-Unis. Mais les données restent insuffisantes pour trancher, selon les chercheurs eux-mêmes. Les partisans de la fluoration rappellent son rôle dans la réduction des inégalités en matière de santé dentaire.

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Les politiques de fluoration de l’eau varient beaucoup d’un pays à l’autre, beaucoup, comme l’Allemagne et la France, n’y ont par exemple pas recours. Ses détracteurs estiment qu’elle est devenue inutile depuis l’arrivée des dentifrices fluorés dans les années 1960, et qu’elle constitue une forme de traitement imposé sans consentement individuel.