Etats-Unis : Loyal et complotiste, qui est Kash Patel, que Donald Trump veut nommer à la tête du FBI ?

La dérive paranoïaque de Donald Trump a franchi un nouveau cap, samedi, en désignant Kash Patel comme futur chef du FBI via une annonce sur son réseau social Truth Social. Une illustration de la mainmise que veut opérer le républicain sur l’ensemble de l’appareil de l’Etat fédéral, sous prétexte de lutter contre « l’Etat profond » qui comploterait contre lui.

Le patron actuel du FBI, Christopher Wray, avait pourtant lui-même été nommé par Donald Trump pour une durée de dix ans, en 2017. Mais les relations entre les deux hommes s’étaient rapidement dégradées. Dès 2019, il avait estimé que la notion « d’Etat profond » était un « affront » à l’égard des agents du FBI. L’enquête de la police fédérale sur l’assaut de partisans de Donald Trump contre le Capitole le 6 janvier 2021, puis la perquisition du domicile du milliardaire à Mar-a-Lago en 2022 pour récupérer des documents classifiés, n’ont rien arrangé.

Fidélité sans faille

Kash Patel, lui, n’a jamais failli aux côtés de Donald Trump. Né en 1980 dans le Rhode Island, au sein d’une famille d’immigrés indiens aisés, il passe son diplôme d’avocat avant de travailler pour le républicain Devin Nunes. Quand ce dernier devient PDG de Truth Social, Donald Trump tente de caser Kash Patel à la CIA, mais il intègre finalement le secrétariat à la Défense.

Après l’élection de 2020, Kash Patel défend ardemment les émeutiers du 6 janvier 2021, suggérant que la prise d’assaut du Capitole était « un mouvement pour la liberté d’expression » et organisant des collectes de fonds pour la défense des personnes jugées, comme le rappelle le Parisien. Il a également animé des émissions dans des médias d’extrême droite. Au cours de la campagne électorale, Kash Patel n’a cessé de critiquer le FBI, appelant au licenciement de ses dirigeants et à la fermeture du siège de l’agence.

Menace sur les journalistes et les démocrates

Sur Truth Social, Donald Trump s’est dit « fier » de nommer Kash Patel, « brillant avocat, enquêteur et combattant de l’America First », à la tête de l’agence. « Ce FBI, écrit-il, mettra fin à l’épidémie croissante de criminalité en Amérique, démantèlera les gangs de migrants criminels et arrêtera le fléau diabolique du trafic d’êtres humains et de drogues à travers la frontière ». Mais la mission de Kash Patel ne s’arrête pas là.

Dans son livre Government Gangsters, publié en 2023, l’avocat promet de mettre fin à la « tyrannie gouvernementale ». Les démocrates « devraient avoir peur », promet-il. Il s’en prend aussi aux journalistes, aux responsables du ministère de la Justice et a promis de faire du FBI un « musée de l’Etat profond », après l’avoir purgé de tout agent qui ne serait pas loyal à Donald Trump.

Dans un communiqué à la chaîne CNN, le FBI s’est contenté de réagir à la nomination de Kash Patel en indiquant que son directeur actuel, qui devait rester en poste jusqu’en 2027, continuait de focaliser son attention « sur les hommes et les femmes du FBI et la population au service de qui (la police) travaille ».