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Etats-Unis : Les annexions du Groenland et du Panama évoquées par Trump «ne vont pas se produire», disent les diplomates

Ni le chef de la diplomatie britannique, ni l’actuel chef de la diplomatie américaine ne le voient comme une possibilité. Le Britannique David Lammy a assuré à la BBC que l’annexion du Groenland et celle du canal de Panama évoquées par Donald Trump n’allaient « pas se produire ». « Soyons sérieux : cela ne va pas se produire. Car aucun pays de l’OTAN n’est entré en guerre depuis la création de l’Alliance », a affirmé le Britannique. « Nous savons depuis le premier mandat de Donald Trump que l’intensité de son discours et l’imprévisibilité de ce qu’il dit peut parfois être déstabilisant », a-t-il toutefois reconnu, cherchant à « interpréter ce qu’il y a derrière ».

Donald Trump, qui doit être investi président des Etats-Unis le 20 janvier, « soulève des inquiétudes à propos de la Russie et la Chine dans l’Arctique, qui concernent la sécurité économique nationale » des Etats-Unis, et qui sont « des questions légitimes », a ajouté David Lammy.

Une « certaine incompréhension »

Même son de cloche chez l’actuel Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, l’équivalent du ministre des Affaires étrangères : « L’idée exprimée à propos du Groenland n’est évidemment pas bonne, mais peut-être plus important encore, cela ne va pas se produire », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Paris. Estimant que les Etats-Unis sont « plus forts », et « plus efficaces avec (leurs) alliés » en l’occurrence européens, il a exhorté à « ne pas faire des choses qui pourraient les aliéner ».

Les propos de Donald Trump ont été condamnés à Paris et à Berlin. Le chancelier allemand Olaf Scholz a fait part d’une « certaine incompréhension » des dirigeants européens. Pour le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, il n’est « pas question » que l’Union européenne laisse des pays « s’en prendre à ses frontières souveraines ».

« Ralentissons un peu notre rythme cardiaque »

De son côté, le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, a appelé à garder la tête froide : « nous devrions tous nous rendre service en ralentissant un peu notre rythme cardiaque ». Il a aussi dit que son pays était ouvert à « un dialogue avec les Américains » sur la manière « dont nous pouvons coopérer » dans l’Arctique. Lors d’une conférence de presse organisée mardi, Donald Trump a refusé d’exclure le recours à la force pour annexer le Groenland, territoire autonome du Danemark.

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Il avait déjà déclaré que le contrôle de ce vaste espace était « une nécessité absolue » pour « la sécurité nationale et la liberté à travers le monde », à l’heure où les rivalités avec la Chine et la Russie dans la région augmentent en raison de son importance stratégique et ses ressources minières supposées. Le milliardaire américain a également exprimé des visées expansionnistes sur le canal de Panama, en Amérique centrale.