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Etats-Unis : Le torchon brûle entre Elon Musk et la Nasa

Elon Musk a violemment attaqué mardi Sean Duffy, administrateur par intérim de la Nasa, après que ce dernier a évoqué la possibilité de se passer de SpaceX pour le retour des Etats-Unis sur la Lune. La Nasa vise désormais la mi-2027 pour la mission Artémis 3, une échéance que plusieurs experts jugent intenable.


Récemment, les relations entre Elon Musk et la Nasa se sont détériorées. Le directeur de SpaceX a vivement critiqué mardi Sean Duffy, administrateur par intérim de l’agence spatiale américaine, après que ce dernier a évoqué la possibilité de se passer de SpaceX pour le retour des États-Unis sur la Lune. « Sean le Crétin est en train d’essayer de tuer la Nasa ! », a écrit le milliardaire sur X, en réponse à des déclarations considérées comme hostiles à SpaceX.

Lundi, sur Fox News, Sean Duffy – aussi ministre des Transports dans l’administration de Donald Trump – a annoncé son intention de relancer les appels d’offres pour la mission Artémis 3, qui prévoit un retour des astronautes américains sur la Lune. Il a justifié cette décision en critiquant les retards de SpaceX dans le développement de sa fusée géante Starship : « J’adore SpaceX, c’est une entreprise incroyable. Le problème, c’est qu’ils sont en retard… Nous sommes en compétition avec la Chine. »

Cette déclaration a immédiatement suscité une réaction sur les réseaux sociaux. Actuellement, SpaceX détient le contrat exclusif pour l’alunisseur de la mission Artémis 3, qui devrait permettre à nouveau aux humains de poser le pied sur la Lune. Cependant, de nombreux experts pensent que Starship ne sera pas prête à temps, la Nasa visant désormais la mi-2027, une échéance jugée par beaucoup comme intenable.

Face à ces critiques, Elon Musk a défendu avec vigueur son entreprise, affirmant que Starship « finira par réaliser toute la mission lunaire » et que SpaceX avance « à la vitesse de l’éclair par rapport au reste de l’industrie spatiale ». Malgré ces assurances, la Nasa envisagerait d’explorer d’autres options, y compris l’alunisseur développé par Blue Origin, la société de Jeff Bezos, afin d’éviter un nouveau retard, alors que la compétition avec la Chine s’intensifie.

En toile de fond de cette querelle technique, se cache un conflit politique. Le poste d’administrateur permanent de la Nasa reste vacant, et les tensions s’exacerbent au sein de l’administration Trump. Jared Isaacman, un homme d’affaires proche d’Elon Musk et pilote de la mission privée Inspiration4, avait initialement été pressenti pour le poste avant d’être écarté fin mai, peu avant la discorde entre Donald Trump et le patron de SpaceX. Selon plusieurs médias américains, dont CNN, le président envisagerait désormais de re-nommer Isaacman. Sean Duffy s’oppose fermement à cette décision, préférant garder le contrôle de l’agence. Ainsi, la lutte pour la Lune entre SpaceX, la Nasa et la Maison-Blanche se transforme en un véritable règlement de comptes politique.